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Pour le journaliste du Point Pierre Beylau, François Hollande n’a pas dérogé à la tradition en nous infligeant discours lénifiant et contre-vérités sur l’immigration lors de son discours d’inauguration du Musée de l’immigration. Pourtant, il espère que les «racines religieuses» pourraient être un « instrument d’intégration »…

Malgré les dérives actuelles de l’islam politique et ses avatars terroristes, il serait contre-productif de tenter de couper des populations entières de leurs racines religieuses. Il faut, au contraire, en faire un instrument d’intégration, peut-être plus efficace que les prêchi-prêcha laïcards.

Premier poncif : la France a toujours été une terre d’immigration

À l’appui de cette thèse, les plus hardis n’hésitent pas à rappeler les Romains, les grandes invasions, les Francs, Clovis et les Vikings. Certes, mais les effectifs réels de ces migrations étaient très faibles.

Pendant les mille ans qui ont suivi, la population française a été d’une grande stabilité. Il a fallu, bien sûr, assimiler les Provençaux, les Bretons, les Flamands et même les Corses… Des peuples qui ne parlaient pas la même langue, mais avaient un logiciel commun.

Depuis belle lurette, la France est à peu près dans ses frontières, hors empire colonial. Et les courants migratoires extérieurs étaient insignifiants jusqu’au XIXe siècle. C’est avec la révolution industrielle, grosse consommatrice de main-d’oeuvre, que tout commence. En 1886, les immigrés sont environ un million dans l’Hexagone. Mais ils sont en quasi-totalité belges (dans les mines), italiens, espagnols, suisses… Avant la guerre de 1914, on dénombre en métropole seulement 30 000 travailleurs originaires d’Algérie. Notons que, jusqu’en 1962, les populations des départements d’Algérie qui s’installaient en métropole n’étaient pas juridiquement des immigrés. Longtemps, l’immigration a donc été très majoritairement d’origine européenne (comme en Allemagne aujourd’hui).

Ce n’est qu’à partir de la Seconde Guerre mondiale que les flux migratoires proviennent surtout du Maghreb et d’Afrique. Et là, le problème de l’intégration se pose en termes beaucoup plus compliqués.

Deuxième poncif : l’immigration est une chance pour la France

L’immigration n’est ni une chance ni une calamité. C’est un fait. Un atout si elle est maîtrisée, un problème grave si elle est anarchique et incontrôlée. Personne de sérieux ne veut empêcher un ingénieur marocain, une infirmière sénégalaise ou un ouvrier turc ayant un contrat de travail de s’installer en France.

Personne ne veut entraver la venue d’étudiants étrangers à condition qu’ils soient de vrais étudiants avec un niveau académique vérifié. En revanche, la France n’a pas vocation à entretenir sur son sol des adeptes de la cueillette sociale. Il serait très dangereux pour la cohésion nationale de ne raisonner qu’en termes économiques et démographiques comme le font certains apprentis sorciers libéraux. Et de se voiler la face sur la réalité tragique de certaines de nos banlieues devenues des zones de non-droit. […]

Troisième poncif : la laïcité résoudra tout

Les zélotes de la laïcité aiment les musulmans à condition qu’ils soient athées ou du moins agnostiques, espèce assez rare au-delà du boulevard Saint-Germain. […]

Le Point

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