Le Nigeria a connu dimanche un nouvel épisode de violences entre chrétiens et islamistes. Alors que la campagne pour l’élection présidentielle de février prochain a commencé, des membres présumés du groupe islamiste Boko Haram ont tué 32 personnes et en ont enlevé au moins 185 autres, dont de nombreuses femmes et des enfants, dans l’attaque d’un village du nord-est du pays.
Selon un témoin et deux responsables locaux, qui ont tous requis l’anonymat, le village de Gumsuri a été attaqué dimanche, alors que le village chrétien bénéficie de la protection d’une milice privée, les Civilian JTF, instaurée après d’autres tentatives de conquête du village. «Après avoir tué nos jeunes, les insurgés ont emmené nos femmes et nos filles», a raconté Mukhtar Buba, qui a fui Gumsuri pour se réfugier dans la capitale de l’Etat de Borno, Maiduguri.
Les informations sur cette attaque ont mis quatre jours à émerger, à cause notamment de l’absence quasi-totale de réseau de téléphonie mobile et des routes en mauvais état dans cette région, située à environ 70 km au sud de Maiduguri, fief historique de Boko Haram. Gumsuri se trouve sur la route qui mène à Chibok, la ville où le groupe a enlevé plus de 200 lycéennes en avril dernier. […]