L’ex-syndicaliste FO, Walter Broccoli, d’Arcelor-Mittal à Florange s’apprête à basculer en politique et de militer au centre. Sa motivation : combattre le Front national qui menace “sa” Lorraine. Et lui a déjà pris son fils. Une “tragédie” pour ce fils d’immigrés italiens arrivés de la Romagne après la Seconde Guerre mondiale.
Et il a perdu son fils qui ne lui parle plus depuis des mois. Quel choc lorsqu’il découvre dans “le Républicain lorrain” que David, 37 ans, se présente aux municipales à Thionville sur la liste Front national conduite par Hervé Hoff : ‘Mon gamin, je le prenais par la peau du cul pour qu’il aille voter et je le retrouve au FN.”
A la terrasse du Beffroi, Walter Broccoli savoure son cigarillo du matin. Sur la place du Marché, à Thionville, des mains se tendent en un défilé continu vers l’ancien responsable FO d’Arcelor-Mittal, les mêmes saluts muets que ceux qu’il recevait naguère à l’embauche au portail des hauts-fourneaux de Florange, à quelques kilomètres de là. Depuis qu’il est à la retraite, il fréquente ce café devenu un peu son “bureau”.
Le fort en gueule fait le bravache, un sidérurgiste, ça ne laisse rien paraître. Deux drames intimes viennent pourtant fendre la cuirasse. Il a perdu cette usine qu’il rêvait de sauver. […]