22/12/14
La DGSI surveille une quinzaine d’extrémistes potentiellement dangereux (le chiffre augmente régulièrement, pour éviter de nouvelles affaires Merah). Il y a quelques années, les services spéciaux ont arrêté trois djihadistes venus du quartier sensible du Sanitas, à Tours. Leur chef était un adolescent bien sous tous rapports, fils de cardiologue, bon élève, admis à l’Ecole nationale supérieure de techniques avancées (ENSTA), dépendant du ministère de la Défense.
En Indre-et-Loire, on dénombre plusieurs centaines de radicaux (pratiquant un islam rigoriste, sans forcément être classés à risques), dont plusieurs exercent des pressions sur leurs coreligionnaires – voire sur des non-musulmans – ne pratiquant pas assez strictement le ramadan ou ne fréquentant pas suffisamment la mosquée. A Tours, des pères de famille sont par exemple sermonnés parce qu’ils ne “tiennent” pas assez bien leurs filles (l’une fait des études au-delà de 16 ans – la limite fixée par la loi française ; une autre a un petit boulot où on l’a vue sans son voile…).
Au Sanitas, quartier sensible de Tours, ou à la cité de La Riche, on trouve un “islam des caves” très radical. Dans une cité de La Riche, une bande assure le “maintien de l’ordre” et se présente en négociateur face aux autorités. Un groupe s’est notamment approprié un pan de rue où les filles n’ont plus le droit de passer, car il s’y trouve un bar réservé aux hommes. Le salon de coiffure voisin a fait faillite car les clientes ne pouvaient plus y accéder.
Dans le quartier sensible de la Rabière, où est né “Bilal” Nzohabonayo, les salafistes et prédicateurs radicaux du Tabligh font du porte à porte. L’islam des caves est également très présent, la mosquée locale étant jugée trop timorée sur les questions internationales. Des prédicateurs clandestins expliquent qu’il ne faut pas écouter ceux qui dénoncent Daech : d’une part les médias, parce qu’ils sont naturellement dans le camp des infidèles ; d’autre part les musulmans modérés, parce qu’ils seraient “pires que les mécréants”. Leur position est assimilée à une forme d’apostasie (punie de mort par la Charia) ou de traîtrise. […]
«Jamais nous n’avons connu un aussi grand danger en matière de terrorisme», a estimé le Premier ministre Manuel Valls à Montpellier lundi, appelant la société à «réagir» face au phénomène des jeunes qui se sentent «impliqués» par le djihad.
«Nous avons plus d’un millier d’individus concernés par le jihad en Syrie ou en Irak, plus de 300 sont là bas, 56 ou 57 sont morts sur place, ça montre le degré d’implication», a poursuivi M. Valls: «Beaucoup y sont allés, beaucoup veulent y aller, beaucoup en sont heureusement revenus. Cela doit interpeller la société française».
«Toute la société doit réagir, quand on a plus d’un millier d’individus, Français ou citoyens résidant en France, qui se sentent impliqués par ce phénomène», a encore ajouté le Premier ministre.
Après #JoueLesTours, des sympathisants de l’#EI réalisent une infographie à la gloire de Bertrand (Bilal) Nzohabonayo pic.twitter.com/Qs94cH9B9X
— Romain Caillet (@RomainCaillet) December 22, 2014
Le frère de l’auteur de l’attaque arrêté au Burundi Les services secrets burundais ont arrêté, samedi 20 décembre, Brice Nzohabonayo, le frère de Bertrand « Bilal » Nzohabonayo, abattu par la police française après un attentat au couteau contre trois policiers, pour « des raisons d’enquête », selon le porte-parole du Service national de renseignement, le SNR, Télesphore Bigirimana. Le jeune homme, de nationalité française comme son frère, a été arrêté chez un de ses oncles dans un quartier chic de Bujumbura, où il se trouvait depuis quelques jours. […] RFI
Le commissariat de Joué-les-Tours rouvre ses portes ce lundi, les policiers sont sous le choc.
21/12/14
Selon nos informations, Bertrand Nzohabonayo était bel et bien suivi par les policiers du renseignement, même s’il n’était pas fiché à la DGSI pour terrorisme, comme son frère, tenté par le djihad en Syrie. Bertrand Nzohabonayo était cependant surveillé de près par les services du renseignement territorial, qui ont un œil sur les individus qui se radicalisent, sans pour autant représenter une menace terroriste imminente pour la France. franceinfo.fr
Nous en savons un peu plus sur le profil de l’homme qui a agressé trois policiers au couteau hier. Selon une source proche du dossier, Bertrand Nzohabonayo était connu pour des affaires de petite délinquance, trafic de stupéfiants, extorsion, vol à l’étalage et recel. Arrivé à Joué-lès-Tours, il y a quelques années, de parents séparés, ce jeune costaud et plutôt sportif avait pris le prénom de Bilal lors de sa conversion à l’islam. francetvinfo.fr
Le suspect est Français et né au Burundi en 1994. Sur son compte Facebook, l’homme affiche le drapeau de l’Etat islamique comme photo de couverture (ci-dessous). Cette image a été mise en ligne le 18 décembre, soit 2 jours avant l’attaque. Cet islamiste présumé âgé de 20 ans n’était pas fiché par la Direction générale de la sécurité intérieure mais était connu de la police, toujours selon le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Le jeune homme a également posté de nombreuses sourates du coran sur son compte depuis plus d’un an. Il possède aussi une chaîne Youtube où il a publié des vidéos toutes liées à l’islam radical. Source et Source Merci cocodeparis
Le profil Facebook du suspect, Bertrand “Bilal” Nzohabonayo :
Selon nos informations, l’auteur de l’agression de Joué-lès-Tours a posté le drapeau de l’#EI sur sa page Facebook il y a 2 jours — Jean-Charles Brisard (@JcBrisard) 20 Décembre 2014
Addendum : L’homme abattu au commissariat de Joué-lès-Tours était un islamiste
Selon les informations du Figaro, l’homme abattu aujourd’hui après avoir agressé un policier à l’arme blanche au commissariat de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) était un islamiste connu de la DGSI pour “ses positions radicales.” L’homme était originaire du Burundi et avait des antécédents judiciaires.
De source policière, l’individu serait entré dans le commissariat avec une arme blanche et l’intention d’agresser les policiers. Il a hurlé “Allah Akbar”, avant de blesser une femme policière au visage.
Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve qui a “condamné l’agression brutale” se rendra sur place à 17h30, accompagné du directeur général de la Police nationale. Le ministre a salué “le sang-froid et le professionnalisme des policiers présents, qui ont fait usage de leur arme administrative”.