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A l’égal des plus grandes, des plus belles de nos cathédrales, Notre-Dame de Chartres est un véritable catéchisme de pierre. Ses façades et ses sculptures nous racontent toute la vie du Christ, et particulièrement l’épisode de la Nativité.

Les représentations de la fête de Noël dans la cathédrale sont multiples (on compte au moins de six sculptures et deux vitraux qui représentant l’épisode de la nativité, et presque autant pour les bergers et l’adoration des mage par exemple) et datent de différentes époques :

  • Au XIIè siècle, on découvre la nativité sur la façade ouest, sur le vitrail de l’enfance du Christ et sculptée au portail royal dans le linteau et les chapiteaux.
  • Au XIIIè siècle, elle est sculptée au portail nord et représentée sur le vitrail de la vie de la Vierge dans le déambulatoire sud ainsi que sur deux verrières hautes au transept nord. De magnifiques sculptures de l’ancien jubé ne sont hélas plus visibles actuellement.
  • Au XVIè siècle, elle est sculptée dans les scènes du pourtour du chœur.
  • Deux bas-reliefs du XVIIIè siècle à l’intérieur du chœur représentent également la nativité.

 

L’annonce aux bergers (XIIe siècle, portail royal)


Un ange (qui malheureusement a perdu sa tête) conduit vers la crèche les bergers, encapuchonnés à la mode des bergers de Beauce du moyen-âge. L’un d’entre eux, le doigt levé, écoute le message venu du ciel. L’autre, qui jouait de la flûte de pan, a suspendu son geste et il écarquille les yeux en entendant l’étonnante nouvelle annoncée par l’ange. On remarque les petits moutons finement représentés. Ils sont conduits par un bélier et un chien est assis à l’avant du troupeau.
Il n’y a pas, sur cette façade, d’adoration des Mages : la Bonne Nouvelle est d’abord annoncée aux petits, aux humbles, les Bergers. Et de ce fait il n’y a pas d’étoile.

La Nativité de Jésus (XIIIe siècle, portail nord)


Marie est étendue sur un lit, appuyée sur un oreiller. Elle pose une main sur le drap et elle élève l’autre vers l’Enfant Jésus qui repose dans une curieuse mangeoire tenue par une console. L’âne et le bœuf, dont on ne voit que la tête, réchauffent le nouveau-né. A droite, la petite lampe habituelle éclaire la scène. Joseph tient son bâton de route : le couple était en voyage quand l’enfant est né.

L’adoration des Mages (XVIe siècle, clôture du chœur)


C’est l’un des plus beaux groupes du tour de chœur. Marie a le visage fin et gracieux, elle est couronnée et tient l’Enfant sur son bras droit, le livre de prière posé sur ses genoux. Elle sourit en présentant son fils, un gros bébé joyeux et vigoureux, l’air espiègle.

Les Mages ne sont pas représentés comme des rois mais comme de riches seigneurs du XVIè siècle : le premier s’est agenouillé. Il a retiré sa coiffure et l’a posée sur le sol en signe de respect pour adorer l’Enfant qui le bénit. Les deux autres Mages, somptueusement vêtus, contemplent la scène. Conformément à l’iconographie nouvelle, l’un d’eux a les traits d’un africain et celui qui est à genoux a les yeux bridés des asiatiques. Le troisième est un européen. Ils représentent les trois continents.

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