L’un est catholique, l’autre musulman, juif ou protestant. Pour ces couples, le réveillon peut être synonyme de tension ou au contraire de partage familial. Repas halal, cadeaux sans crèche, messe du 24 et temple le 25…
Installer la crèche sous le sapin n’a jamais dérangé Ismaël. Son plus grand souhait pour le réveillon de Noël, c’est de faire plaisir à sa femme, catholique. Lui est musulman. « Cela la rend heureuse, tout comme elle me rend heureux lorsqu’elle prépare mon repas de rupture du ramadan », explique-t-il. Entre Chabane et Barbara, la même harmonie domine. Chaque année, c’est Noël avec les parents de Barbara et célébration de l’Aïd chez ceux de Chabane. (…)
Chez eux, le réveillon n’a jamais été source de tension. Peut-être parce qu’il est, comme dans de nombreuses familles et malgré la « culture chrétienne » de Madame, dépouillé de tout aspect religieux. (…)
Réveillon halal
Le Noël « laïc » autour des enfants est d’ailleurs entré dans presque tous les foyers, quelle que soit leur confession. Et chaque famille se cuisine un réveillon à sa sauce. Kamil et son épouse, qui forment un couple judéo-musulman, le fêtent « comme tout le monde », parce que « ça fait rêver (leur) fille ». (…)
Chez Laurent et Nouha, le repas du réveillon est halal. De retour en France après avoir vécu en en Tunisie, ce Français reconverti à l’islam et son épouse fêtent Noël avec leurs deux petites filles depuis seulement deux ans. (…)
Parfois, la dimension culturelle ne passe pas non plus, comme la figure du Père Noël ou le sapin. « Chez un couple que j’ai interrogé, le mari juif le refusait catégoriquement. Les époux ont fini par trouver un compromis en achetant un petit modèle design en bois blanc », se souvient la sociologue Séverine Mathieu (…)