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Nathalie Goulet, sénatrice UDI de l’Orne et présidente de la Commission d’enquête sur la lutte des réseaux djihadistes français, réagit aux trois attaques survenues à Joué-lès-Tours, Dijon et Nantes.

Mais gardons en tête les nouvelles consignes de Daech sur la Toile : l’Etat islamique a demandé à ses troupes de commettre des attentats dans les pays où ils habitent. Ils veulent créer la terreur.

Faut-il que chacun soit vigilant ?

Exactement, nous devons garder la tête froide, ne pas sombrer dans la paranoïa, mais surtout, la population musulmane ne doit pas être stigmatisée. Sur les réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook, chacun doit se sentir concerné. Il faut impérativement signaler les individus à risque, lorsque par exemple «un drapeau» de l’organisation de l’Etat islamique apparait en photo de couverture… Nous devons avoir ce réflexe de bonne conduite. C’est important, car Mohamed Merah ou Mehdi Nemmouche n’étaient pas des terroristes qui agissaient seuls… Ce ne sont pas des loups solitaires, ce sont des meutes. Il faut déloger les filières.

Ces attentats sont-ils des conséquences directes de la propagande de Daech ?

Peut-être car elle est très efficace. Pour l’instant, c’est impossible de répondre à cette question sans les conclusions des enquêtes. Néanmoins, on peut se demander aussi qu’elle est l’impact de la surmédiatisation des actes terroristes comme la prise d’otage en Australie, la tuerie au Canada ou les événements de ce week-end… Je crois qu’il y a un effet “boule de neige”.

Est-ce que cela fonctionne ?

C’est vrai pour une part de la population. Certaines personnes ont peur. Sur une radio, j’ai entendu des auditeurs manifester leurs craintes… au point de ne plus vouloir sortir de chez eux. Pour éviter la panique, il faut éduquer les Français à distinguer l’islam religieux de l’islam radical. Leur donner des grilles de lecture. En Grande-Bretagne, le contre-discours est une des mesures clefs. L’Etat britannique a engagé des imams pour contrecarrer la propagande, et les prêches sont en anglais pour mieux les comprendre et les surveiller. Nous pourrions les imiter et collaborer avec les fournisseurs d’accès Internet. C’est même nécessaire. Comme trouver des relais pour rétablir les vérités sans le label gouvernemental. Sinon les personnes visées, qui récusent en général l’Etat, n’en tiendront pas compte. […]

Paris Match

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