Comment gérer une reconduite à la frontière ? Si la plupart des personnes expulsées s’y résignent, certains n’hésitent pas à défier la fatalité.
Madjid ne s’approchera plus d’un volant avant longtemps, avant sa régularisation administrative. Un simple contrôle et il s’est retrouvé dans un avion, direction Alger. «J’ai chevauché une ligne blanche sur quelques mètres. Manque de chance, des policiers étaient en embuscade. Vos papiers, monsieur. Lesquels ? J’ai vu de suite l’aéroport d’Alger, le retour forcé, la honte s’abattre sur moi et mes parents au bout du voyage.»
C’était son premier et unique contrôle. Il travaillait pour une entreprise de déménagement.
«A 90%, nous étions tous sans papiers et payés donc au black. Cela ne nous jamais empêchés de travailler. Nous avions même déménagé les bureaux d’un ministre.» Ce jour-là, il avait voulu relayer le chauffeur. «Plus jamais, le volant».
La machine s’emballe, interpellé, centre de rétention, expulsion, chômage en Algérie.Un an à errer en Algérie et à rêver de retour en France. Madjid renouvelle son passeport pour gommer à jamais l’infâme tampon et se débrouille pour décrocher un visa pour la Slovénie où il ne mettra jamais les pieds. «Frankfort, mon amour», escale pour Paris, entrée par train. Retour à La Courneuve dans l’appartement qu’il partage avec deux autres Algériens, clandestins eux aussi. (…)
Merci à ranelagh