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Ils pensaient lutter contre les préjugés dont souffre la ville de Roubaix. Deux chefs d’entreprise déchantent après avoir été victimes de cinq cambriolages en moins de huit mois.

Des barreaux sont posés aux fenêtres, des linteaux renforcent les portes du rez-de-chaussée. «Vous voyez ce qu’on est obligé de faire, se désole Rayan. On se barricade d’avance. On dirait qu’on se prépare pour la guerre.» Et pour cause.

Miroirs anciens brisés, marbre abîmé, bouteilles de soda vidées sur les murs fraîchement repeints, vitres brisées par dizaines, alarmes arrachées, extincteurs à poudre vidés dans l’ensemble des pièces « pour effacer les traces »… Les locaux de son entreprise ressemblent à un véritable champ de bataille. Le directeur du groupe Cara construction, installé rue de Lannoy, envisage d’ailleurs d’installer des rideaux anti-effraction. Mehdi, un voisin, a, lui, déjà commandé un sas avec déclenchement de fumigènes et de détecteurs ADN.

Ces deux patrons sont à bout. Ce week-end, ils ont été victimes de deux vols par effraction. Le cinquième en moins de huit mois. Ils chiffrent à plus de 150 000 € le préjudice depuis avril. (…)

« Se barrer d’ici »

Pourtant, en s’installant à Roubaix, ces chefs d’entreprise ont cru au conte de fée. « Je suis resté plus de vingt ans à Roubaix, continue Mehdi. J’ai travaillé à l’Épeule et je n’ai jamais eu le moindre problème. Depuis dimanche, je ne dors plus. Je pense à la façon dont je pourrais me barrer d’ici. » 

Même son de cloche pour le gérant de Cara Construction. « Un stade a été dépassé. Quel sera le suivant ? Je crains désormais l’agression physique d’un employé. S’installer dans un quartier populaire me plaisait. Je ne voulais pas donner du grain à moudre à ceux qui stigmatisent cette ville. Mais peut-être ont-ils raison. Nous avons acheté ce bâtiment. Nous avons investi notre argent pour faire de belles choses dans le quartier et voilà ce qu’on récolte ! » Ils ont contacté le maire de Roubaix via Facebook pour lui expliquer leur amertume et pointent du doigt l’insécurité de la rue de Lannoy et du parking de la rue de Rocroi situé face à leurs fenêtres. « Mais nous ne sommes pas les seuls. Des commerçants sont à bout. Nous demandons plus de moyens policiers, des patrouilles voire des caméras. Il va finir par y avoir un drame. Un jour, un riverain va péter un plomb. On ne pourra pas dire que nous n’avons prévenu personne. » (…)

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Merci à evans

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