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Pour le philosophe et écrivain, Alain Finkielkraut, auteur de “L’Identité malheureuse”, la principale idée à retenir de 2014 se situe en fin d’année. Le fait pour l’éducation nationale d’exprimer sa volonté de supprimer le système de notation actuel illustre le maquillage – voire le déni-, d’une société qui courant à l’ignorance, juge plus commode de préférer la compétence technique au savoir.

L’école se meurt, la France se meurt, et l’Europe ne se définit plus par sa culture, mais par le respect des autres cultures, au premier rang desquelles celles qui ne la respectent pas. Ce qui complète la catastrophe, la rend totale, c’est l’oubli organisé de la catastrophe. Il est interdit de regarder derrière soi, et nous préférons faire confiance aux associations bien pensantes.

L’idée forte de 2014 est à mes yeux, et ce de manière incontestable, la volonté exprimée quant à la suppression de notre système de notation à l’école. Comme le dit Michel Houellebecq dans Soumission, son roman à paraître, on ne peut plus dire aujourd’hui “Après moi le déluge”, car le déluge c’est maintenant. […]

L’école, aujourd’hui, a de plus en plus de mal à transmettre le savoir. Dans la société actuelle, il n’est question que de communication -tout va très vite-, et l’école, au lieu de défendre sa spécificité dans un environnement qui lui est de plus en plus hostile, a encore une fois signé sa reddition, initiée par les réformes frénétiques qu’elle a accomplies depuis bientôt 40 ans. Elle s’aligne sur les normes, les valeurs des médias. Le résultat, c’est que le niveau s’effondre, et nous choisissons alors de maquiller cette faillite générale par la suppression des notes. Nous avons affaire à une ignorance massive, que nous préférons décomposer en une myriade de petites compétences. Ainsi, la suppression des notes est le village Potemkine de notre désastre scolaire. […]

Atlantico via Crif

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