Le 31 décembre, la force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS ou ISAF) aura terminé officiellement sa mission en Afghanistan après treize ans de présence et 3 485 soldats tués, dont 89 Français. La mission est terminée mais la guerre n’est pas finie et encore moins gagnée, si tant est qu’elle puisse l’être au regard des choix stratégiques américains initiaux. Retour sur une longue fuite en avant.
Par Michel Goya
A l’instar de l’armée sud-vietnamienne, les 350 000 hommes des forces de sécurité afghanes n’existent que par l’appui des 12 500 hommes de la Coalition qui restent sur place, au moins pendant deux ans, en fonction des accords bilatéraux avec les Etats-Unis, ce qui, par ailleurs, bloque toute possibilité de négociation avec les Taliban, ceux-ci ayant posé le départ des troupes étrangères comme préalable à toute discussion.
Pire, cette armée, monstrueuse au regard des capacités de financement de l’Etat afghan, ne survit que par le financement extérieur.
En 2012, Serge Michailof, reprenant les chiffres de la Banque mondiale, estimait à 10 milliards de dollars l’aide annuelle nécessaire pour faire fonctionner les institutions afghanes et les forces de sécurité en premier lieu.
Il reste à savoir combien de temps les Américains et ceux qui accepteront de partager le fardeau accepteront de payer une somme qui représente autant que l’aide de la Banque mondiale à toute l’Afrique subsaharienne. Il reste à savoir ce qui se passera lorsque ce ne sera plus le cas.