Réveillée tous les matins à 7 h 03 par l’angélus, une habitante a récolté une soixantaine de signatures sur sa pétition destinée à faire décaler l’heure des cloches. Le maire ne l’entend pas de cette oreille…
Julie, 27 ans, habite quelques mètres plus loin dans cette même rue de Champigneulles, juste en face de l’église. Et elle n’est pas sourde. Originaire de cette commune, elle est revenue y vivre il y a maintenant trois mois. Et elle assure vivre un enfer. « Quand sonne l’angélus, à 7 h, midi et 19 h, j’ai 62 décibels chez moi. Je me suis renseignée, cela fait quand même beaucoup. Les autres sonneries, les sonneries civiles, toutes les heures ou les demi-heures, on ne les entend pas beaucoup. Juste un ‘’ ding’’… C’est surtout celle de 7 h, les week-ends, qui est très dérangeante. Quand je me suis installée ici, je me suis renseignée. La police municipale m’a dit que le week-end, les cloches ne sonnaient qu’au moment de la messe ». (…)
La pétition, qui ne demande pas l’arrêt complet des cloches mais un aménagement des horaires (décaler un peu plus tard les premières volées de 7 h), a été déposée en mairie. Le premier édile a déjà fait connaître sa réponse. « La tradition, c’est la tradition : rien ne bouge », explique Claude Hartmann. « Quand elle s’est installée, cette jeune femme a bien vu qu’il y avait une église en face, non ? C’est ce que j’appelle la jurisprudence de l’aéroport. Vous achetez une maison, on vous met un aéroport à côté, vous pouvez demander une indemnisation. S’il existait déjà, non ». (…)
Une contre-pétition, intitulée « Touche pas à mes cloches ! De Champigneulles ! », a été lancée par Séverin Lamotte, conseiller municipal. Elle a déjà recueilli plus de 500 signatures (papier + internet).
« Cette habitante essaie de faire aménager le rythme des cloches pour un confort personnel. Nous, nous voulons sauvegarder le patrimoine et la culture des cloches. Notre discours est à 100 % laïc, pas religieux. L’objectif de notre pétition est de recueillir mille signatures avant de la déposer en mairie ». (…)