Un habitant de Laon de 22 ans a creusé lui-même le caveau où son père a été enterré mardi. Au chômage, il n’avait pas assez d’argent pour payer les pompes funèbres.
La précarité touche même au-delà de la mort. A Laon, dans l’Aisne, Hervé Féton, âgé de 22 ans, a creusé lui-même la tombe de son père, faute d’argent pour honorer la facture des pompes funèbres. La scène surréaliste au XXIème siècle s’est déroulée samedi dernier dans un des cimetières de la ville. “Il pleuvait, on était à quatre à creuser, raconte le jeune homme, avec moi, mon cousin et deux copains”.
Son père, Hugues Honoré est décédé la semaine dernière. Cet ouvrier agricole avait 55 ans. Deux ans plus tôt, Hervé Féton avait déjà perdu sa mère. A la recherche d’un emploi de plombier et vivant sur le RMI de son père, le jeune homme pouvait difficilement payer les funérailles. Ses amis ont passé la semaine à se démener pour l’aider : demande de solutions à la mairie, quête auprès du voisinage…
Révélée lundi dans le quotidien régional l’Union, l’histoire a provoqué un mouvement de solidarité à Laon. L’entreprise des pompes funèbres a descendu sa facture de 1 700 euros à 1 200 euros, de nombreuses personnes ont appelé la mairie pour demander comment aider le jeune homme.
L’enterrement a eu lieu mardi. “Des gens que je ne connaissais pas sont venus me témoigner leur sympathie, a raconté le jeune homme. Ca fait chaud au cœur”. Selon Robert Sautier, le patron de l’entreprise des pompes funèbres qui s’est occupé des funérailles, le cas d’Hervé n’est pas un cas isolé. “J’ai énormément d’impayés, a précisé un membre de l’entreprise à l’AFP. C’est de plus en plus souvent qu’il y a des gens qui sont embêtés. Ils sont au RMI et quand ils ont un deuil, ils n’ont pas de sous pour faire face”….