Au moins 2,35 millions d’euros d’allocations pour les handicapés et les personnes dépendantes ont été versés frauduleusement. Environ 70 personnes auraient bénéficié de ces allocations indues.
Le conseil général de Seine-Saint-Denis avait découvert l’immense fraude au printemps dernier. Mardi, seize personnes, dont huit de ses employés, ont été placées en garde à vue dans le cadre d’une enquête sur une vaste escroquerie aux allocations handicap et vieillesse. Les mis en cause, soupçonnés d’avoir monté de faux dossiers de personnes âgées ou handicapées pour percevoir des prestations sociales, ont été interpellés dans la matinée, selon une source judiciaire. Ils ont été placés en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis.
L’enquête préliminaire pour «escroquerie», «abus de confiance» et «accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données» a été ouverte après la plainte déposée par le conseil général du 93. La fraude, qui a duré plus de 10 ans, avait été mise au jour lors d’un audit interne des services du département, réalisé entre novembre 2013 et mars 2014. Selon le conseil général, au moins 2,35 millions d’euros d’allocations pour les handicapés et les personnes dépendantes ont été versés frauduleusement ces trois dernières années et environ 70 personnes auraient bénéficié de ces allocations indues. Les personnes placées en garde à vue sont soupçonnées d’avoir touché près de 100.000 euros par an en prestations sociales. Huit sont des salariés du conseil général, aujourd’hui mis à pied, et les huit autres des proches qui auraient été complices de la supercherie.
(…) Le Figaro