Meurtris, les policiers sont encore en ce moment dans le temps de l’action, tant que les auteurs présumés des attaques contre Charlie Hebdo et Montrouge n’ont pas été interpellés. Mais, les questions affluent déjà…
«Forcément, on y pense», glisse un policier de la Brigade anti-criminalité (BAC) du 19e arrondissement. Il était déployé ce jeudi depuis 10h30, avec une vingtaine d’autres collègues porte de la Villette (19e), par où les deux auteurs présumés de la fusillade de Charlie Hebdo étaient susceptibles de faire leur entrée à Paris. «Bien sûr nous étions tristes ce matin, poursuit-il. Et très choqués par les images diffusées sur le web du meurtre d’Ahmed, le policier du 11e arrondissement abattu boulevard Richard-Lenoir. […]
«Il y a eu le temps de l’émotion, mercredi soir à 18h lorsque les policiers de France se sont recueillis devant les commissariats, poursuit Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat Alliance. Nous sommes en ce moment dans le temps de l’action jusqu’à ce que les auteurs présumés de la fusillade soient interceptés. Ensuite, il y aura le temps de la colère.»
Car pour Frédéric Lagache, les événements de ces deux derniers jours laissent de nombreuses questions en suspens. «En particulier sur les moyens donnés aux policiers pour lutter contre ce terrorisme moderne. En face, les terroristes ont beaucoup évolué ces dernières années. Ce n’est plus une délinquance d’opérette. Ils sont lourdement armés, très déterminés, veulent tuer. Nous ne demandons bien sûr pas un permis de tuer. Mais nous devons être mieux équipés, mieux armés. Nous le disons depuis plusieurs années.»