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Dans le quartier du Mirail, les fidèles sont partagés entre inquiétude et lassitude de devoir se justifier.

Un peloton de gendarmes, seize hommes au total, pistolets-mitrailleurs en mains et revêtus de gilet pare-balles sécurisent, vendredi, les deux entrées de la mosquée du Château dans le quartier du Mirail à Toulouse. Situé au pied d’une cité HLM, ce lieu de culte dirigé par l’association des musulmans de Toulouse est le plus vaste et le plus ancien de la ville. Plus d’un millier de fidèles sont rassemblés dans la salle principale et sous la tente et les tapis installés dans la cour. Des jeunes, certains en kamis noir ou blanc, des barbus au look salafiste et une majorité de quadras et de quinquagénaires en tenue de ville sont venus écouter le prêche en arabe de l’imam marocain.

A la vue des journalistes un homme apostrophe l’un des responsables : «Pourquoi les laisser rentrer ? Nous n’avons pas à nous justifier», dit-il sur un ton énervé.

Alentour, il n’y a pas les embrassades habituelles des retrouvailles à la mosquée. Larbi, 51 ans, traduit à voix basse le prêche entièrement consacré à la condamnation de l’attentat contre Charlie Hebdo. Beaucoup de jeunes n’en ont pas compris un mot. (…)

Hassan Id Miloud, 51 ans, un des responsables de la mosquée, circule d’un groupe à l’autre : «La période est électrique. A chaque fois on a l’impression que ça monte d’un degré de plus. Là il n’y a plus le choix. Chacun doit dire ce qu’il ressent. Mais on a l’impression qu’il faut qu’on en fasse plus que les autres. Le musulman est touché mais, lui, il faut qu’il le montre.» (…)

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