« Endoctriné », « ingérable », « renvoyé ». Voilà comment est décrit Saïd Kouachi par ses anciens collègues de la mairie de Paris… Entre 2007 et 2009, le tueur de « Charlie Hebdo » a été employé à la Ville, au service propreté, comme « ambassadeur du tri ». Il a bénéficié d’un des contrats aidés, dit « emploi jeune », contrat de trois ans payé au smic qui n’est pas allé jusqu’à son terme… « En 2009, la Ville a employé beaucoup de jeunes des quartiers. Ça a pas mal défilé », indique un fonctionnaire, sous couvert d’anonymat.
Le travail d’« ambassadeur du tri » consistait, sur l’impulsion de la mairie de Paris et de sa volonté « écologique » d’étendre le tri sélectif aux Parisiens, à aller voir les habitants lors d’opérations de porte-à-porte, rencontrer les gardiens d’immeuble, faire un travail pédagogique. « Cet agent a posé de multiples problèmes », se souvient Stéphane*, qui a découvert « avec effroi » que l’ancien ambassadeur du tri s’était transformé en « tueur de chez Charlie Hebdo, avec son complice », mercredi matin. « Jamais nous n’aurions imaginé », souffle-t-il bouleversé. A l’époque, Saïd Kouachi était, de l’aveu de fonctionnaires, « ingérable » pour les tuteurs qui s’occupaient de ces emplois jeunes. « Il était déjà endoctriné et se dirigeait vers un certain intégrisme. »
Dans ces services de propreté de la Ville, il y a eu « la difficulté de gérer plusieurs dizaines de cas difficiles parmi des agents intégristes, dont Saïd Kouachi », poursuit Stéphane. Il évoque des ambassadeurs du tri « qui refusent de serrer la main aux femmes » ou qui « amènent leur tapis de prière et imposent d’interrompre leur service pour revenir faire prier dans les ateliers ». Et qui posaient des « problèmes de comportement »….