Analyse du Monde sur les conséquences politiques de l’attentat contre Charlie Hebdo et sur son “exploitation” par “l’extrême droite”.
Marine Le Pen n’est pas la seule à espérer tirer profit de l’attaque sanglante contre Charlie Hebdo. Dans la plupart des pays européens, les réactions des partis d’extrême droite ont oscillé entre l’émotion suscitée par ces actes et des tentatives de récupération islamophobe, à l’image du mouvement Pegida en Allemagne, ou du leader du parti populiste britannique UKIP, Nigel Farage, parlant d’une « cinquième colonne » en Europe.
Dans la droite ligne des propos de marine Le Pen, son alliée au Parlement européen, Mateo Salvini, le leader du parti xénophobe la Ligue du Nord (13% dans les sondages) évoque
“une tentative d’occupation militaire et culturelle d’une communauté sûre d’elle-même et bien organisée”. “C’est une vraie guerre qui est en cours. Y répondre avec la tolérance et des bons sentiments serait un suicide.”
« Les islamistes contre lesquels Pegida met en garde depuis plus de douze semaines ont aujourd’hui montré en France qu’ils ne sont justement pas mûrs pour la démocratie et que la violence et la mort constituent pour eux des solutions. Mais nos responsables politiques veulent nous faire croire le contraire. Est-ce qu’il faut qu’une telle tragédie se passe en Allemagne ? »
Le mouvement des « Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident » (Pegida) n’a pas tardé à exploiter l’attentat contre Charlie Hebdo. Ses dirigeants appellent leurs sympathisants à porter un ruban noir à la boutonnière lors de leur douzième manifestation hebdomadaire, lundi 12 janvier. Sur le site de Pegida, un nouveau logo est apparu – un ruban sur lequel est inscrit en anglais : « With our deepest sympathy for the families of the Paris-terror-victims ».
L’attentat intervient au moment où le mouvement tente de s’implanter en Europe du Nord, sns qu’il soit possible d’en mesurer la popularité. Une première manifestation est prévue le 12 janvier à Oslo en Norvège. […]
