Addendum 15/01 :
Les combattants islamistes de Boko Haram ont tué une femme en train d’accoucher au cours de l’offensive la plus «destructrice» de leur six années d’insurrection dans le nord-est du Nigeria, a affirmé jeudi Amnesty International.
Dans un communiqué de presse, l’organisation de défense des droits de l’Homme relate le récit d’un témoin de l’attaque de la ville de Baga, sur les rives du lac Tchad. Cette personne, dont le nom n’a pas été révélé, affirme qu’une femme enceinte a été abattue en plein travail, en même temps que plusieurs jeunes enfants. «La moitié du bébé (était) sortie et elle est morte dans cette position», raconte ce témoin cité par Amnesty.
Amnesty a également publié jeudi des images satellites de Baga et Doron Baga, à 2,5 kilomètres de distance, qui montrent l’ampleur des ravages. Prises à cinq jours d’écart, la veille de l’attaque et quatre jours après, les photographies aériennes montrent que de nombreuses habitations et commerces ont été rasés.
Pour Amnesty, les témoignages et images satellites tendent à prouver que l’offensive de Boko Haram est «la plus grande et la plus destructrice» jamais perpétrée par le groupe dans son combat pour établir un califat islamique dans le nord-est du Nigeria.
Boko Haram a procédé à l’exécution de près de 2000 personnes, ces derniers jours. Ce qui constitue le « pire massacre » jamais perpétré par le groupe islamiste, selon Amnesty International.
Yanaye Grema est resté terré trois jours pendant que les combattants de Boko Haram ravageaient sa ville de Baga sur les rives nigérianes du lac Tchad.
“Sur cinq km, je n’ai pas arrêté de marcher sur des cadavres, jusqu’à ce que j’arrive au village de Malam Karanti, qui était également désert et brûlé.”
Un représentant du gouvernement nigérian a confié à l’AFP que les combats se font de plus en plus violents pour le contrôle de la ville de Baga, située le long de la frontière avec le Tchad. Il s’agit pour l’armée nigériane de reprendre une base militaire saisie le 3 janvier dernier par les insurgés.
Selon un dirigeant local qui s’est confié à l’AFP, les victimes sont principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées. Lorsque les islamistes ont attaqué Baga avec des armes automatiques et des grenades propulsées par fusées, les victimes n’ont pas réussi à s’enfuir.
Amnesty International, dans un communiqué, affirme que la ville a possiblement été rasée au sol et que quelque 2000 personnes ont été tuées. Le dernier massacre le plus sanglant perpétré par Boko Haram remonte au 14 mars 2014. Il avait fait quelque 600 morts lorsque les insurgés ont attaqué la caserne militaire de Giwa, dans la ville de Maiduguri.
afrik ; Jeune Afrique ;
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