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Voltaire
Le Traité de la Tolérance de Voltaire s’est hissé dans les meilleures ventes suite à l’attentat de Charlie Hebdo.

Paul de Cassagnac (1842-1904), fils du député impérialiste, journaliste et historien Bernard-Adolphe Granier de Cassagnac, était un homme politique et journaliste français, député du Gers de 1876 à 1893 et de 1898 à 1902, rédacteur en chef du journal impérialiste Le Pays puis de L’Autorité. Il est connu pour être à l’origine du surnom péjoratif “La Gueuse” donné à la République (à partir de 1882).

Cet article est tiré de la brochure L’Aigle, almanach du Petit Caporal, 1879, pp. 80-85, intitulé “Voltaire et les républicains” :

Les républicains ont passé leur vie à tromper le peuple et à se moquer de lui.
Mais leur plus grand crime, cette année, a été de vouloir, par haine de la religion, élever un véritable monument de gloire et d’honneur à Voltaire.
Ils ont célébré son centenaire avec grand fracas ; ils l’ont entouré de toutes sortes d’hommages, ayant le désir d’en faire comme un Dieu populaire.
Cette apologie de Voltaire est une véritable infa­mie, et il est bon, il est utile, il est nécessaire que le peuple sache combien les républicains ont outragé le patriotisme, ont insulté la France elle-même, ont fait mépris du peuple, en s’agenouillant publique­ment, comme ils l’ont fait, devant le souvenir de Voltaire.
Le peuple est intelligent, il est bon, et il compren­dra, par quelques citations que nous allons lui donner, quel degré de la confiance on doit accorder aux répu­blicains, dans cette affaire, comme dans toutes les autres.

Voltaire adorait le roi de Prusse, Frédéric, il se mettait à plat ventre devant ce roi qui venait de vaincre les Français à Rosbach.
Il lui écrivait :
« Vous êtes fait pour être mon roi… délices du genre humain. Je rêve à vous, prince, comme on rêve à sa maîtresse ! Mon adorable maître. Votre Majesté qui s’est fait homme ! »
Il ajoutait cet ignoble éloge :
« Notre adorable Frédéric… Mon adorable maître… Cet heureux vainqueur de l’Autriche et de la France. »
Et il s’écriait :
« Sire, toutes les fois que j’écris à Votre Ma­jesté sur des affaires sérieuses, JE TREMBLE COMME NOS RÉGIMENTS A ROSBACH. »
Il ajoutait encore ceci :

Héros du Nord, je savais bien
Que vous aviez vu les derrières
Des guerriers du roi très chrétien,
A qui vous tailliez des croupières ;
Mais que vos rimes familières
Immortalisent les beaux culs
De ceux que vous avez vaincus,
Ce sont des faveurs singulières… etc.

Parlant des Français, il osait dire :

Ce peuple sot et volage
Aussi vaillant dans le pillage,
Que lâche dans les combats.

Et enfin, il terminait par cette ignominie à l’a­dresse de l’armée française :
« L’UNIFORME PRUSSIEN NE DOIT SERVIR QU’A FAIRE METTRE A GENOUX LES FRANÇAIS. »
Quand il parlait des Parisiens, il se montrait en­core plus violent, dans cette lettre à d’Alembert :
« Je mourrai bientôt, et ce sera en DÉTESTANT le pays des singes et des tigres où la folie de ma mère me fit naître il y a bientôt soixante et treize ans. Je vous demande en grâce d’écrire de votre encre au roi de Prusse… POUR QU’IL SACHE A QUEL POINT ON DOIT NOUS MÉPRISER. »
Il disait à l’impératrice de Russie :
« DAIGNEZ OBSERVER QUE JE NE SUIS PAS FRANÇAIS, JE SUIS SUISSE, ET SI J’ÉTAIS PLUS JEUNE, JE ME FERAIS RUSSE. »
Il battait des mains, quand Frédéric, le roi de Prusse, appelait les Français, les EXCRÉMENTS des nations.
Il traînait dans la boue le souvenir de Jeanne d’Arc, la sainte héroïne qui sauva la France, et la traitait comme la dernière des prostituées.
Quand il pensait au peuple, il n’avait pour lui que des paroles de haine et de fureur, ce Voltaire qui était valet de chambre du roi, qui était le courtisan ordinaire de toutes les maîtresses du roi, qui gagnait de l’argent en faisant la traite des nègres, qui bâtonnait les paysans dans sa seigneurie de Ferney et qui écrivait ces lignes épouvantables :
« Il n’est pas à propos que le peuple soit instruit, il n’est pas digne de l’être. »
« LE PEUPLE RESSEMBLE A DES BŒUFS AUXQUELS IL FAUT UN AIGUILLON, UN JOUG ET DU FOIN. »
Et il nous serait facile de multiplier les citations, d’en remplir tout ce petit volume.
Mais il y en a assez.
Le peuple comprendra combien les républicains le respectent peu, quand ils font de Voltaire un héros, un saint de la démocratie.
Quel est celui de nous qui aurait le courage de sa­luer le Français, qui oserait, après Sedan, après Reischoffen, baiser les pieds de l’empereur Guillaume, traiter de lâches les soldats Français, et dire qu’il aimerait mieux être Prussien ou Russe ?
Quel est celui d’entre nous qui parlerait encore à celui qui comparerait le peuple A DES BOEUFS qui ne méritent QU’UN AIGUILLON, UN JOUG ET DU FOIN ?
Et voilà l’homme que les républicains ont fêté, ont célébré, ont élevé au-dessus de tous les autres !
Ils ont fêté cet homme par toute la France, ils lui ont dressé des statues.
Qu’en penses-tu, peuple français, peuple intelli­gent et patriote, et trouves-tu que les républicains se moquent assez de toi, en t’obligeant à jeter des fleurs à celui qui jeta de la boue au visage de la France et à ton propre visage !
Mais ce n’est pas tout : en France, le peuple est croyant, est religieux, est catholique.
Le peuple ne veut pas que le curé le domine dans les questions humaines.
Il veut la mairie libre et indépendante en face du presbytère libre et indépendant.
Chacun doit rester chez soi ; le curé n’a à s’occu­per que des choses morales, des choses spirituelles, et il ne demande pas mieux que de s’y conformer.
La mairie est le domaine de César, comme l’église est le domaine de Dieu, et il suffit, c’est du moins notre pensée irrévocable, de rendre à chacun ce qui lui appartient.
Mais, si le peuple entend se gouverner librement, il entend aussi qu’on n’avilisse pas ses croyances et ses principes.
Or, nous le demandons, qui donc, dans l’histoire de tous les peuples, bava plus horriblement sur la religion que Voltaire ?
Voici son langage ordinaire, extrait de ses œuvres:
« Il y eut toujours, chez les Juifs, des gens de la lie du peuple qui firent les prophètes, pour se dis­tinguer de la populace : VOICI CELUI qui a fait le plus de bruit, et DONT ON A FAIT UN DIEU. »
« Nos deichristicoles à qui attribuent-ils la divi­nité ? A UN HOMME DE NÉANT VIL ET MÉPRISABLE, qui n’avait NI TALENT, NI SCIENCE, NI ADRESSE né de pauvres parents, et qui, depuis qu’il a VOULU PARAÎTRE DANS LE MONDE et FAIRE PARLER DE LUI, n’a passé que pour UN INSENSÉ et pour UN SÉDUCTEUR, qui a été méprisé, fouetté, et enfin qui a été pendu comme la plupart de ceux qui ont voulu JOUER LE MÊME RÔLE, quand ils ont été sans courage et sans habileté. »
« Du moins, Mahomet a écrit et combattu, et Jé­sus-Christ n’a su ni écrire ni se défendre. Mahomet avait le courage d’Alexandre avec l’esprit de Numa ; et votre Jésus sue sang et eau, dès qu’il a été con­damné par ses juges, »
« LA RELIGION CHRÉTIENNE est tout à la fois un filet et un poignard : un filet dans lequel les fripons ont enveloppé les sots pendant plus de dix-sept siècles, et un poignard dont les fanatiques ont égorgé leurs frères pendant plus de quatorze. »
« NOTRE RELIGION est sans contredit la plus ridi­cule, la plus absurde, et la plus sanguinaire, qui ait jamais infecté le monde. »
Et enfin ceci, qui dépasse tout comme horreur :
« JÉSUS ALLAIT SOUPER CHEZ DES FILLES ! »
Que celui qui aime son pays, dont le cœur bat quand passe un régiment français dans lequel il a peut-être servi, dans lequel se trouve peut-être son fils ;
Que celui qui aime la patrie et préfère la France à la Prusse victorieuse ou à la Russie triomphante ;
Que celui qui a été baptisé et qui, ne voulant pas se faire enfouir comme un chien, désire qu’un prêtre vienne à son lit de mort lui donner la suprême abso­lution ;
Que tous les hommes qui aiment leur pays et leur Dieu, voient comment Voltaire s’exprima, et se de­mandent s’il y a de pires ennemis de la France, de Dieu, de l’armée, du peuple, que ces républicains qui ont choisi Voltaire pour le patron de la Répu­blique.

Paul de Cassagnac, L’Aigle, almanach du Petit Caporal, 1879, pp. 80-85.

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