Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a assuré ce samedi 17 janvier à Nicolas Sarkozy que la plupart des propositions de l’UMP pour lutter contre le terrorisme étaient partagées voire mises en oeuvre par le gouvernement, mais qu’il était impossible d’interdire le retour en France de jihadistes français.
Dans un courrier en réponse à la lettre que lui a adressée jeudi le président de l’UMP, Bernard Cazeneuve remercie Nicolas Sarkozy d’avoir pris part à sa consultation des ex-ministres de l’Intérieur.
Le ministre explique par ailleurs pourquoi il s’oppose à la proposition phare du patron de l’UMP : l’interdiction de retour en France pour les personnes parties faire le jihad à l’étranger, y compris si elles sont Françaises ou binationales.
La Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme stipule que “nul ne peut être privé du droit d’entrer sur le territoire de l’Etat dont il est le ressortissant”, souligne Bernard Cazeneuve. “Sauf à prendre le risque de se trouver sanctionné par la Cour européenne des droits de l’Homme, cet article s’oppose donc à ce que le retour en France de ressortissants français soit interdit, qu’ils aient ou non une autre nationalité“, affirme-t-il.
S’agissant de la déchéance de nationalité française pour les personnes condamnées pour terrorisme, Bernard Cazeneuve rappelle qu’elle est prévue par la loi et souligne avoir lui-même pris une mesure de ce type. […]