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18.01.2015

Article du Figaro – Rémi Brague: «En France, on a le droit de tout dire, sauf ce qui fâche»

Le mot «religion» est trompeur en soi. Notre idée d’une religion est calquée, même chez le bouffeur de curés le plus recuit, sur celle que nous nous faisons du christianisme.

Dans l’islam, il y a du religieux (les prières, le jeûne, le pèlerinage, etc.) et du non-religieux, la charia, dont les règles vestimentaires, alimentaires, etc. Et nous avons le culot de dire aux musulmans: renoncez à la charia et nous acceptons votre religion! Mais ils ne voient pas les choses comme nous;

Pour les musulmans, la charia sous ses différentes formes, et avec toutes ses règles, fait partie intégrante de la religion.

Tout le système de l’islam, si l’on peut dire, repose sur la révélation faite à Mahomet. Attaquer le Prophète, c’est mettre en danger tout l’édifice. Allah est de toute façon bien au-dessus de tous les blasphèmes, c’est pourquoi le nier est presque moins grave…

Nous avons les recueils de déclarations attribuées à Mahomet (le hadith) et ses biographies anciennes. Ce qu’on y raconte comme hauts faits du Prophète et de ses compagnons ressemble beaucoup à ce que l’on a vu chez nous et à ce qui se passe à une bien plus grande échelle au Nigeria, sur le territoire de l’État islamique, ou ailleurs.

Mahomet a en effet fait décapiter quelques centaines de prisonniers, torturer le trésorier d’une tribu juive vaincue pour lui faire avouer où est caché le magot et, ce qui ressemble fort à notre affaire, commandité les assassinats de trois chansonniers qui s’étaient moqués de lui. Il ne sert de rien de répéter «contextualiser! contextualiser!» Un crime reste un crime.

Figaro

12.01.2015

Article du Point – Remi Brague, membre de l’Institut, philosophe, historien de la pensée médiévale arabe et juive.

“L’attentat contre les dessinateurs de Charlie Hebdo rappelle de vieilles histoires qu’il me faut malheureusement rappeler ici.

A l’époque de Mahomet, dans l’Arabie du début du 7e siècle, il n’y avait évidemment pas de journalistes. Mais il y avait des poètes. Ils influençaient l’opinion, comme le font de nos jours les organes de presse.

Lorsque Mahomet se mit à prêcher son dieu unique, prétendit en être le messager et se mit à légiférer en son nom, déclarant ceci « permis» ou cela «interdit», certains de ces poètes se moquèrent de lui.

Mahomet ne tolérait pas qu’on mette en doute sa mission prophétique. Il demanda donc qui allait le débarrasser d’eux. Des volontaires se présentèrent et les assassinèrent. Leurs meurtres sont racontés dans la plus ancienne biographie de Mahomet.

Mahomet assura les assassins qu’ils n’avaient commis aucune faute, un peu dans l’esprit du verset du Coran: « Ce n’est pas vous, mais Dieu qui les a tués ».

On comprend l’embarras des musulmans d’aujourd’hui. [Car] comment dire que ces agissements n’ont rien a voir avec l’islam?

Le Coran appelle Mahomet “le bel exemple”, qu’il est loisible, voire louable, d’imiter. Comment ne pas comprendre que certains se croient autorisés à commettre en son nom et pour le venger ce genre de crimes ?

Source : scan ci-joint (cliquer pour agrandir)

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Complément : Les fadaises du dialogue islamo-chrétien selon Rémi Brague.


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