Tribune libre de Paysan Savoyard
Deux semaines après les attentats, la situation de politique intérieure conduit à dresser différents constats qui réussissent à susciter chez les observateurs pourtant endurcis que nous sommes, habitués à n’enregistrer jamais que de mauvaises nouvelles, un accablement accru et toujours renouvelé.
- N’ayant pas su éviter les attentats, le gouvernement enregistre une hausse spectaculaire de sa popularité
Après avoir réussi à mobiliser autour de lui des millions de manifestants, le gouvernement enregistre dans la foulée une amélioration de 20 points de sa cote de popularité. MM. Valls et Hollande voient le nombre des personnes satisfaites de leur action augmenter fortement (40 % de satisfaits pour l’un, 61 % pour l’autre). M. Hollande, peut même envisager, pour la première fois depuis longtemps, d’être finalement présent au second tour de 2017.
C’est pourtant bien ce gouvernement qui n’a pas su prévenir les attentats. Ces attentats sont pourtant les plus sanglants commis en France depuis des décennies. Leurs auteurs étaient pourtant des délinquants et des islamistes archi-connus des services, avaient fait de la prison et étaient paraît-il surveillés.
Et voilà ce gouvernement récompensé et félicité pour son action.
Au fou !
- Les attentats ont été commis par des immigrés : il faut donc dénoncer avec force les « semeurs de haine » qui voudraient arrêter l’immigration
L’extrême droite est dénoncée parce qu’elle « attise les peurs et sème la haine ». Le Front national a été pour cette raison rejeté de l’organisation de la manifestation d’union nationale. Le rejet de l’extrême droite est décrété par le gauche aussi bien par la droite.
Pourtant c’est bien par des immigrés que les attentats ont été commis. Pourtant ils l’ont été au nom de l’islam. Pourtant les terroristes, nés en France et de nationalité française, ont eu un parcours semblable à ceux de millions d’autres immigrés. Les attentats renvoient donc évidemment à la question de l’immigration, laquelle se trouve être, qui plus est, le plus souvent musulmane.
Et voilà qu’est mis en cause et dénoncé comme fauteur de troubles le parti qui, seul depuis 40 ans, met en garde contre l’ampleur de l’immigration et ses catastrophiques conséquences.
Au fou !
- L’attentat ayant été commis au nom de l’islam, la lutte contre l’islamophobie est mise à l’ordre du jour
Le gouvernement a annoncé son intention de lutter contre l’islamophobie, qui sera poursuivi comme une forme d’incitation à la haine raciale. Il s’agit d’empêcher que ne soit opéré un « amalgame » entre les djihadistes et « l’immense majorité des musulmans », qui sont pacifiques et intégrés et ne doivent pas être « stigmatisés ».
Pourtant c’est bien au nom de l’islam, tout de même, que les attentats ont été commis. Il semble bien en outre qu’une partie significative de la « communauté musulmane » ait refusé de s’associer aux hommages à Charlie, partageant avec les terroristes la volonté de condamner les caricatures du Prophète. C’est bien dans le monde musulman tout spécialement que se commettent depuis maintenant deux décennies des attentats massifs et s’y déroulent des guerres atroces.
Et voilà que seront poursuivis ceux qui s’inquiètent de l’islamisation et considèrent que l’islam en lui-même constitue un danger. Les attentats ont été commis par des musulmans : les islamophobes doivent donc être pourchassés.
Au fou !
- Les terroristes ont été aidés toute leur vie par la « politique de la ville » : cela prouve bien que l’aide aux quartiers doit être renforcée
Selon les toutes récentes déclarations de M. Valls, les habitants des quartiers sont victimes d’un « apartheid territorial, social et ethnique… Quand vous avez un tel niveau de pauvreté, quand vous mettez dans les mêmes quartiers les mêmes populations pauvres aux mêmes origines, alors il ne faut pas s’étonner que ces quartiers deviennent de véritables poudrières. Quand s’additionnent les discriminations quotidiennes parce que l’on n’a pas le bon nom de famille la bonne couleur de peau, il faut aussi poser la question de la mixité urbaine ». Et M. Valls de conclure : « Si vous ne changez pas les populations vous risquez de créer des ghettos ».
Pourtant les auteurs des attentats ont jouit des mêmes droits que les Français de souche. Originaires des « quartiers », ils ont bénéficié de la politique de la ville. Leur pedigree montre qu’ils ont été aidés et assistés depuis leur enfance. Qu’ils ont bénéficié d’une seconde chance à leur sortie de prison. Tous ces mécanismes d’aide n’ont servi à rien, aussi bien dans leur cas que dans celui des centaines de milliers de délinquants des quartiers (rappelons que chaque année, 1 million de personnes sont mises en cause par la police dans une affaire délictuelle ou criminelle).
Et voilà ce gouvernement qui, de l’échec de ces politiques d’aide et d’assistanat, tire la conclusion qu’il faut les poursuivre en les renforçant. M. Valls il est vrai se propose d’innover. Il envisage ainsi, comme nous l’indiquions plus avant, de « changer les populations des quartiers » afin d’y construire la mixité sociale : cela suppose en toute logique à la fois de répartir une partie de la population des quartiers dans les zones résidentielles mais aussi de faire en sorte que des « Français moyens » soient, par différents moyens, « invités » à s’installer dans les zones urbaines sensibles.
Au fou ! Au fou dangereux !
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En toute logique la vague d’attentat aurait dû conduire à prendre un virage radical. Arrêter l’immigration. Renvoyer d’urgence une partie des immigrés, en particulier les clandestins et les délinquants. Cesser d’alimenter le puits sans fond de l’assistanat et de la politique de la ville. Reprendre le contrôle des quartiers en utilisant les moyens adaptés. Modifier le code pénal pour pouvoir mettre à l’écart les récidivistes.
Le gouvernement fait l’inverse et choisit de poursuivre et d’aggraver les politiques suivies depuis des décennies.
Déjà en 2005 les émeutes avaient déclenché la même réaction du gouvernement d’alors. Pour récompenser les émeutiers, il s’était empressé d’introduire des mécanismes de discrimination positive, d’embaucher à la télévision des « journalistes » issus des quartiers et d’augmenter substantiellement les crédits de la politique de la ville.
La dernière promotion de l’ENA vient de se baptiser « George Orwell ». Nous y sommes. C’est au nom de la liberté d’expression que le régime s’apprête à pourchasser les propos « islamophobes », tandis que le grand élan d’unité nationale s’inaugure par la dénonciation de « l’extrême droite » (6,4 millions d’électeurs). Passant un cran supplémentaire dans le registre orwellien, M. Valls se propose aujourd’hui dans les quartiers de « changer de peuple ».
A l’entendre les terroristes doivent être considérés comme victimes : des discriminations, des difficultés sociales et de la ghettoïsation. Les vrais coupables sont les Français moyens, qui doivent rendre gorge de leur racisme, de leur peu d’appétence pour l’impôt jeté par les fenêtres et de leur volonté coupable de fuir la « mixité sociale ».
Ces gens qui gouvernent ne sont pas fous, contrairement aux apparences, ni faibles, ni incompétents. Le problème est ailleurs : ce sont des idéologues. Et ce sont des traîtres.