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Au centre commercial Saint-Exupéry, l’Eco Market est taxé de « communautarisme » par ses détracteurs. Son gérant se défend.

La photo date d’août 2012. Elle a été publiée dans nos colonnes. Elle montre Jean Esmonin, maire de Chenôve, aux côtés d’Erdogan Eser, le gérant de l’Eco Market, moyenne surface alimentaire, qui venait alors d’ouvrir dans le centre commercial Saint-Exupéry. Les hommes sont souriants, et Jean Esmonin se félicite d’avoir trouvé une solution après le départ précipité de l’enseigne ED. Depuis, plus de deux années ont passé et entre les deux hommes, le torchon a plus que brûlé. Ils se parlent par communiqué interposé.

Une lettre est-elle une promesse ?

« Quand je suis arrivé en août 2012, Jean Esmonin a rédigé une lettre indiquant que nous venions de signer un bail précaire d’une durée maximale de 23 mois », raconte Erdogan Eser, lettre à l’appui. Il indiquait également que « ce bail dérogatoire est signé à titre transitoire en vue de la signature dans un second temps d’un bail commercial, 3/6/9 aux conditions économiques définies ensemble, c’est-à-dire 5 100 € par mois toutes charges comprises, à l’exception de la taxe foncière ». Aujourd’hui, le gérant demande que « le maire tienne sa promesse ». Mais l’affaire n’est pas aussi simple. D’abord parce que le centre commercial Saint-Exupéry n’est désormais plus sous la responsabilité de la Ville mais de la Société publique locale d’aménagement de l’agglomération dijonnaise (Splaad) (voir encadré). Mais aussi, et surtout, parce qu’un profond différend est intervenu entre Eco Market et la municipalité au sujet de l’offre commerciale proposée. Le commerce assume de proposer uniquement de la viande halal, pas de porc et pas d’alcool, soit une offre commerciale orientée vers une clientèle musulmane. « Communautarisme » attaquent ses détracteurs. « C’est un choix uniquement commercial basé sur l’offre et la demande », répond Erdogan Eser.

Communautarisme ou liberté d’entreprendre ?

« C’est ma liberté d’entreprendre. Je ne peux évidemment pas proposer de porc en même temps que de la viande halal et l’offre commerciale aux alentours est suffisamment importante pour que les clients qui le souhaitent trouvent de l’alcool. J’ai investi 368 000 € dans ce magasin. J’ai créé une quinzaine de CDI. Je suis ouvert tous les jours de l’année. Mon commerce marche bien. Je n’ai même pas de vigiles, et pourtant les bagarres qui polluaient la vie de l’ancienne enseigne ont disparu. Les attaques de la municipalité sont incompréhensibles. » M. Eser a lancé une pétition et il dit avoir recueilli plus de 3 000 signatures.
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Le JSL

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