Depuis quelques mois, les communautés musulmane et chrétienne d’Evry-Courcouronnes (91) ont décidé de se rassembler régulièrement autour de projections de films sur la religion, dont la dernière s’est tenue samedi. Une tentative de dialogue interconfessionnel qui n’empêche nullement le recteur Merroun de s’interroger sur la “punition du blasphème”.
«J’aimerais que les députés se penchent de nouveau sur la punition du blasphème, qui menace selon moi l’équilibre du vivre ensemble. Pendant une semaine, un milliard et demi de musulmans ont soutenu “Charlie Hebdo”. Le journal a perdu toute leur sympathie avec cette nouvelle “Une” provocante. «Nous sommes pour la liberté d’expression, mais il faut savoir faire la différence entre la satire et l’insulte», développe Khalil Merroun, qui réclame une même catégorisation juridique des actes islamophobes et antisémites.
«On a condamné cinq millions de musulmans pour trois gugusses dont le cas relève davantage de la psychiatrie ! » s’emporte Mohammed, le corps drapé d’une longue gandoura bleue et le crâne coiffé d’un fez traditionnel.
Pour la prochaine projection, le fondateur de la grande mosquée d’Évry envisage d’inviter la communauté juive de la ville, et réfléchit actuellement à un film susceptible de faire consensus -sur l’histoire commune de leurs deux populations par exemple.