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Interrogés après l’attentat contre Charlie Hebdo, les responsables du Victoria & Albert Museum de Londres avaient assuré ne posséder aucune image représentant le prophète Mahomet dans leurs collections. Mais la semaine dernière, un expert américain a mis la main sur un dessin moderne iranien figurant à son catalogue sous la description «Mahomet, prophète de Dieu», qui a aussitôt disparu de sa base de données en ligne.

Ce faux pas illustre la grande prudence des institutions face à l’affaire des caricatures. La BBC a refusé de montrer à l’antenne la une du dernier numéro de Charlie Hebdo. La chaîne Sky News a même coupé en direct l’interview d’une ex-journaliste de l’hebdomadaire lorsqu’elle s’est apprêtée à brandir cette couverture face à la caméra. La plupart des journaux britanniques n’ont pas reproduit l’image, pour ne pas offenser.

Après la révélation de ce tour de passe-passe parThe Observer, dimanche, une porte-parole du musée évoque une «erreur honnête». Elle a dû reconnaître que l’image avait été retirée du catalogue numérique pour des raisons de sécurité. «Malheureusement, nous avons eu tort de dire qu’il n’y avait pas d’œuvre montrant le prophète Mahomet dans les collections du V & A», a reconnu Olivia Colling, chef du service de presse. Elle a cité le niveau d’alerte élevé actuellement en place dans ce «bâtiment très en vue» pour justifier la décision des services de sécurité. L’image reste conservée dans les collections, mais n’est pas exposée.

Dans un essai sur le blasphème, Maajid Nawaz, président de la fondation contre l’extrémisme religieux Quilliam, basée à Londres, dénonce l’autocensure et la volonté de ne pas offenser des libéraux occidentaux «au nom du respect de la différence». Cet ancien fondamentaliste musulman repenti invoque la nécessité de «briller dans le brouillard de l’extrême droite et des extrémismes islamistes» . Le Victoria & Albert a préféré l’obscurantisme à cette lumière. […]

Le Figaro

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