L’auteur de “Soumission”, Michel Houellebecq , qui a repris mardi sur RTL la promotion de son livre, se montre plus que pessimiste après les attentats qui ont frappé la France.
Sur son livre cependant, Houellebecq continue de revendiquer son “irresponsabilité” d’écrivain – comme il continue de se dire convaincu que le sujet de l’islam est “arrivé à un tel point d’hystérie” que rien, et surtout pas une oeuvre de fiction, ne peut empirer les choses.
Houellebecq : "Les ennemis de la liberté d… by LePoint
Michel Houellebecq, désormais placé sous protection policière, s’y montre plus sombre et plus inquiet encore que d’ordinaire. Interrogé sur le sursaut républicain qui a suivi les attentats, il souligne que “les ennemis de la liberté d’expression sont toujours là, et actifs“. “Le parti des gens qui disent c’est très bien, mais il ne faut tout de même pas blasphémer n’a pas baissé, il a même reçu un renfort de poids en la personne du pape.” Les violentes manifestations qui ont suivi la parution du “numéro des survivants“, pourtant “particulièrement gentil“, selon lui, l’alarment de même : “c’est encore pire que ce que je pensais“. En outre, dit-il, les attaques ont été une “gwem>rosse victoire pour les djihadistes” qui ont réussi à atteindre leur cible, prouver qu’ils pouvaient tuer les dessinateurs de Charlie… et se procurer des armes de guerre en France.
L’auteur de Soumission va plus loin : le but des djihadistes, estime-t-il, est de déclencher une guerre civile en France. S’il s’y trouvait un Breivik, le terroriste d’extrême droite qui a perpétré les attentats d’août 2012 en Norvège, on se rapprocherait d’ailleurs, selon lui, des scènes de son roman qui décrivent un pays déchiré entre mouvements islamistes et identitaires. […]
“Ce qui fait peur dans ce livre, note-t-il, c’est la première partie : des gens non représentés et sentant que la démocratie ne marche plus, se radicalisent et passent à l’action violente.” “On retrouve le discours de Marine Le Pen, qui ne cesse de réclamer une meilleure représentation du Front national et de réclamer la proportionnelle“, lui fait remarquer Bernard Lehut. ” On peut difficilement lui donner tort sur ce point, répond Houellebecq. L’injustice du truc est criante, l’écart devient énorme entre le nombre de voix et le nombre de députés. Il y a quelque chose dans la représentation qui ne fonctionne plus, et ce n’est pas sain.“
Merci à Alexandre LEGRIX
