Communiqué du SNJ relatif à la Loi Macron et ses conséquences sur la liberté de la presse :
“Au nom de l’intelligence économique, gare aux journalistes, et à leurs informateurs ! Moins de trois semaines après le massacre de la rédaction de Charlie Hebdo et la levée immense des citoyennes et citoyens, en France comme dans beaucoup de pays dans le monde, pour la liberté de l’expression et la liberté de la presse, le gouvernement socialiste ne craint pas de proposer une loi, qui en plus des graves régressions sociales qu’elle porte, organise une censure sans précédent des informations que les journalistes seraient en droit ou pas de publier.
Si les mesures contenues dans la loi Macron, instaurant un délit de violation du secret des affaires passible de très fortes sanctions (jusqu’à trois ans de prison et 375 000 euros d’amende), visent principalement à protéger les entreprises de l’espionnage industriel, ces dispositions percutent directement la liberté de la presse, la protection des sources des journalistes et les lanceurs d’alerte, en particulier en matière d’information économique. A l’heure où les révélations se multiplient, concernant l’espionnage mondial auquel se livrent en permanence la NSA américaine et bien d’autres pays, il est paradoxal qu’une loi puisse poursuivre précisément celles et ceux dont la mission, d’intérêt public, est d’informer leurs concitoyens. (…)
Qu’un gouvernement socialiste et une Assemblée nationale où le même parti est bien majoritaire semblent d’accords pour museler la presse est inédit et scandaleux. Faisant fi de la Constitution française, de l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’Homme, la France s’apprêterait à voter des dispositions liberticides ?”