Dix Kurdes de nationalité turque ont été condamnés mercredi en appel à Paris à des peines de 12 mois à 4 ans de prison avec sursis pour avoir participé au financement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
La cour d’appel de Paris a également condamné la Maison du peuple kurde (MPK) de Marseille, au coeur de la collecte des fonds, à 50.000 euros d’amende et prononcé sa dissolution.
Le PKK est considéré comme un mouvement terroriste par la Turquie, l’Union européenne et les États-Unis.
Le 3 décembre 2013, le tribunal correctionnel avait prononcé des peines allant de six mois à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis dans cette affaire. La cour d’appel a donc annulé les peines de prison ferme prononcées en première instance en leur substituant des peines avec sursis plus longues.
«On a alourdi les sursis pour les empêcher de continuer à militer», a jugé auprès de l’AFP Me Sylvie Boitel, avocate de plusieurs prévenus, en soulignant que la suppression des peines ferme n’aura pas impact, «la plupart des prévenus ayant déjà effectué entre 4 et 12 mois de détention provisoire».
«On est en pleine schizophrénie française: on accorde à ces gens un statut de réfugié politique et on les condamne ensuite pour les motifs mêmes qui ont justifié leur accueil sur notre sol», a-t-elle dénoncé.
«On les soutient à Kobané (Syrie) quand ils risquent leur vie pour défendre le monde libre face au groupe État islamique et, au même instant, on les condamne en France à de lourdes peines pour des motifs de raison d’État, pour faire plaisir à la Turquie», a ajouté sa consœur Me Suzanne Bouyssou, avocate de deux des prévenus.
(…) Liberation