Que faire pour éviter la ghettoïsation de certains quartiers de banlieue ? Le réalisateur Christophe Nick, est partisan de la “discrimination positive” pour les minorités visibles. Il est réalisateur avec Gilles Cayatte de “Immigration et délinquance : l’enquête qui dérange”, diffusé en 2014.
” Il faudrait développer des micro-projets, très locaux, à multiplier puissance 1.000 : faire la cuisine ensemble, faire des compétitions sportives. Le but étant de favoriser les rencontres entre les gens. Au lieu d’être un inconnu, Mohamed devient ‘Momo qui fait le couscous’. On ne le reconnaît plus pour sa différence, mais pour sa proximité.”
Je suis partisan d’un vrai programme de discrimination positive, pour toutes les minorités visibles. Comme on l’a fait pour les personnes handicapées ou les quotas de femmes. Là, vous envoyez un signe. Là, tout devient possible. Car c’est invraisemblable qu’à diplôme égal, une catégorie de la population soit condamnée à la relégation. La France combine à la fois une exigence d’assimilation et un refus de l’ensemble de la société d’accepter cette intégration.
On ne peut changer les choses qu’en changeant les regards. A niveau social égal, le taux de réussite des jeunes issus de l’immigration est supérieur à celui des non-immigrés ; il y a pourtant une hypertrophie du regard sur les gamins de banlieue basculant dans la délinquance.
Nouvel Obs
