Dans un entretien accordé au quotidien La Provence, l’actrice Sandrine Bonnaire est revenue sur l’attentat contre Charlie Hebdo en déclarant qu’il est important aujourd’hui “de parler aux musulmans“.
Ce que j’ai vraiment envie de mettre en avant, c’est qu’il faut parler aux musulmans. Il faut absolument que les gens comprennent que la religion musulmane n’a rien à voir avec tous ces fanatiques.
Richard m’a proposé l’an dernier de faire une lecture dans son théâtre de L’odeur des planches, de Samira Sedira.
Quel est l’argument ?
Ça parle d’une comédienne de théâtre qui, du jour au lendemain, se retrouve dans l’ombre. Pour gagner sa vie, elle est devenue femme de ménage. Ça renvoie à ses parents qui ont immigré en France dans les années 70, au rapport au pays, l’Algérie. Ça parle de l’identité, de la lumière à l’ombre, et de l’immigré. Des gens qui tentent d’avoir une identité dans un pays qui est la France.
On ne peut s’empêcher de penser aux récents drames.
Ça nous a beaucoup fragilisés et en même temps, le thème n’est pas loin : la reconstruction, la réparation. La première était vendredi 9 janvier… On s’est dit : il n’y aura personne. Et puis en fait, non, c’était plutôt plein.
Cela donne-t-il encore plus l’envie à l’artiste-citoyenne de s’engager ?
La marche du 11 janvier a permis à certains musulmans de s’exprimer. Il faut ouvrir au maximum le débat sur eux qui, malgré tout, sont pas mal rejetés. Il faut qu’on soit ensemble.
D’où, l’importance, aussi, de se cultiver ?
Quand on commence à baisser les budgets, comme ceux de la culture, on coupe le dialogue, on coupe l’échange. L’art fait partie de la démocratie. C’est un acte politique de créer.
La Provence