Un terroriste rescapé des attentats a livré à des juges américains des précisions accablantes sur les complicités dont aurait bénéficié al-Qaida en 2001.
Le seul terroriste survivant du 11 Septembre, va-t-il provoquer une crise d’une ampleur sans précédent dans les relations entre les États-Unis et son allié moyen-oriental de toujours, l’Arabie saoudite ? Selon des révélations faites par le New York Times, Zacarias Moussaoui, un Français originaire de Montpellier qui purge une peine de prison à vie dans un pénitencier du Colorado pour sa participation à la préparation du 11 Septembre, aurait fait des aveux qui transformeraient en certitude la complicité supposée de responsables saoudiens dans l’attaque contre les tours du World Trade Center. Ces déclarations, Moussaoui les a faites à une équipe de magistrats d’une cour fédérale de New York, qui venaient l’interroger dans le cadre d’une plainte contre l’Arabie saoudite, déposée par certaines familles des victimes du 11 Septembre.
Selon sa déposition d’une centaine de pages, dont les magistrats disent qu’il l’a faite calmement et de façon parfaitement cohérente, les responsables d’al-Qaida lui ont demandé en 1998 de constituer une base de données permettant de tenir une comptabilité précise des financements de l’organisation par différentes personnalités saoudiennes. Il se souvient notamment avoir enregistré dans cette base les contributions du prince Turki Al-Fayçal, le chef des services secrets du royaume, du prince Bandar Ben Sultan, l’ambassadeur saoudien à Washington, ou encore du prince Al-Walid Ben Talal, un richissime investisseur, proche lui aussi de la famille royale. Selon le New York Times, Moussaoui précise “Cheikh Oussama Ben Laden voulait garder ainsi une trace de ceux qui nous donnaient de l’argent et donc participaient au djihad.” […]
Le Point