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excision

[…] S’il est fondamental d’oeuvrer à la disparition des mutilations sexuelles féminines, le discours paternaliste et culpabilisant ne semble pas être la stratégie la plus efficace: il génère une honte et un sentiment de culpabilité chez les femmes concernées et une crispation dans la communauté africaine.
D’abord, cette problématique appartient à un mode de représentation qui tend à «étrangéiser» les femmes noires de France. Chaque fois que les médias en parlent c’est pour aborder le domaine du corps, qu’il s’agisse de beauté ou de santé, comme dans le cas de l’excision; leur extériorité géographique (la vie en banlieue ou les femmes migrantes/primo-arrivantes); ou encore leur conformité ou non aux parcours établis.
Elles ne peuvent pas être citées parmi d’autres dans des articles sur les femmes chefs d’entreprise, sur le cinéma, sur la cuisine, sur la politique…
L’excision est l’une des thématiques de prédilection du discours médiatique misérabiliste sur les femmes noires. Pourtant, cette pratique ne concerne qu’une infime minorité: les femmes excisées sont 53.000 en France si l’on en croit l’INED, pour une population évaluée, en l’absence de statistiques ethniques, de 3 à 5 millions de Noir.e.s. […] Dans Causette par exemple, qui se présente comme «un magazine mensuel plus féminin du cerveau que du capiton», les femmes noires sont rarement évoquées. On compte seulement trois couvertures avec des femmes noires sur 6 ans d’existence (et une cinquantaine de numéros) de cette revue. Peu de femmes noires dans le magazine donc, mais bien sûr des sujets sur l’excision. […] Slate

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