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François Hollande lors de sa conférence de presse a évoqué «le vivre ensemble». Pour Vincent Tremolet de Villers, cette formule qui sonne de plus en plus creux est le paravent de nos abandons.

À ce fiasco répond un ordre unique et impérieux: mélangez-vous et entendez-vous !

Ceux qui ont entendu François Hollande évoquer les fractures françaises ont eu l’impression, par instants, de ne plus savoir où ils habitaient. Leur pays, qu’ils pensaient naïvement composé de villes, de campagnes, de paysages, de chefs-d’œuvre du patrimoine, de vestiges d’une histoire glorieuse (sait-on jamais?), n’était plus qu’un immense terrain d’expérience sociologique. Un laboratoire à ciel ouvert peuplé d’individus que l’on «respecte», qu’il ne faut pas «stigmatiser», mais à qui il faut apprendre à «vivre ensemble».

Le Français des villes a confusément compris qu’il devait prendre en compte la difficulté des «quartiers» (lesquels? le Quartier latin?) ; celui des champs, qu’il était un «citoyen de la ruralité». L’hésitant qui balance entre les deux se trouvait sur une ligne floue entre «le périurbain» et la «périruralité».
«Vivre ensemble», ces deux mots que l’on peut rattacher d’un trait d’union apparaissent de plus en plus comme le paravent de nos impuissances et de nos abandons. La réalité la plus élémentaire -le fait de vivre dans une relative sociabilité avec son environnement immédiat, ses compatriotes- est devenue un idéal inaccessible.
Où commence le «vivre ensemble»? Le premier espace où l’être humain se trouve contraint de partager son existence avec des personnes qu’il n’a pas choisies, c’est avec ses parents et éventuellement ses frères et sœurs. La famille est donc le premier lieu du «vivre ensemble». Elle est aussi celui de l’éducation élémentaire. Elle permet aux jeunes générations d’aller puiser à l’expérience des anciens, et aux anciens de retrouver la fraîcheur de l’enfance. Déjà disloquée par le consumérisme, la famille, depuis deux ans et demi, est réduite à une catégorie électorale anachronique que le gouvernement socialiste traite soit avec dureté, soit avec indifférence. […] Le Figaro

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