1.400 mineures blanches ont été abusés sexuellement pendant des années dans une ville de Grande-Bretagne par des hommes d’origine pakistanaise. Les autorités ont préféré fermer les yeux par peur d’être taxées de racisme.
Atlantico : Un article paru dans The Economist raconte comment de 1997 à 2013, plusieurs hommes d’origine pakistanaise ont pu impunément abuser sexuellement d’enfant dans la ville de Rotherham en Angleterre. Que sait-on à ce jour de cette affaire ?
Brendan O’Neill : Rotherham est une ville située dans le Yorkshire, dans le nord de l’Angleterre. Elle était à l’époque de la Révolution industrielle une localité très réputée pour sa production de fer et d’acier.
Aujourd’hui, Rotherham n’est plus connue pour sa contribution à l’économie nationale, mais comme un foyer vivace de l’exploitation d’enfants.
La semaine dernière, une déclaration détonante d’un porte-parole du gouvernement britannique a confirmé ce que les gens avaient soupçonné depuis plusieurs années : des groupes d’hommes, majoritairement d’origine pakistanaise y ont maltraités des enfants. Mais pas n’importe lesquels. Les déclarations font état d’un choix envers une population spécifique : celle des filles issues de la classe ouvrière blanche, vulnérables économiquement, à une échelle qui ne peut que nous émouvoir :
entre 1997 et 2013, 1 400 d’entre-elles y ont été utilisées comme des jouets sexuels, forcées à boire de l’alcool, à consommer des drogues.
En 2010, un procès de cinq hommes pakistanais originaires de Rotherham a eu lieu. Alors que l’affaire était exposée comme étant le fait d’acte isolés, The Times a commencé à évoquer des actes beaucoup plus importants, qui impliquaient nombre d’hommes pakistanais… Ce que les investigations ultérieures ont confirmé.
1.400 enfants… Comment expliquer qu’une affaire de cette étendue ait pu demeurer silencieuse aussi longtemps ?
C’est l’aspect le plus troublant de ce scandale : s’il a fallu attendre aussi longtemps, c’est parce que les autorités étaient réticentes à enquêter sur ces crimes de peur d’être accusés de racisme, de stigmatisation de la communauté pakistanaise.
Le problème à Rotherham n’a pas été tant l’anti-racisme comme attitude politiquement correcte, mais une difficulté accrue à critiquer certains groupes communautaires et leurs comportements spécifiques.
En septembre dernier, un autre rapport sur Rotherham, celui-ci par le professeur Alexis Jay (ancienne travailleur social, et présidente du CELSIS, une association de sauvegarde des enfants ndlr) a dénoncé cet aveuglement. Selon elle, ces abus auraient pu se poursuivre indéfiniment. Ils constituent un “échec collectif”, mettant en cause les autorités locales, des travailleurs sociaux aux élus locaux, en passant par la police. En d’autres termes, ils étaient réticents à reconnaître la vraie nature des crimes, et davantage encore de s’en emparer pour y mettre un terme.
Qu’est-ce que cet épisode remet en cause en Grande-Bretagne ? Quelle en est la portée ?
Les autorités de Rotherham étaient plus préoccupées par leur conformité au politiquement correct que de faire ce qui était juste. Ce scandale expose donc les potentielles dérives du politiquement correct : le fait d’ériger la stigmatisation communautaire comme étant une infraction de premier ordre l’emporte inévitablement sur nos exigences fondamentales en matière de droits humains : protéger les plus vulnérables contre toute agression….
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