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La Grande mosquée Mohammed VI – son nom officiel – est l’une des plus grandes de France, et l’une des plus abouties esthétiquement.
Dans une agglomération qui compterait près de 50 000 musulmans (environ 10% de la population), selon des associations locales, l’ancienne mosquée vétuste et les salles de prière ne suffisaient plus à accueillir les fidèles. 
A la Grande mosquée de Saint-Etienne, Mohamed* se sent comme chez lui. Ce Franco-Marocain en djellaba chocolat brodée d’argent, tourneur-fraiseur à la retraite, fait le déplacement une fois par jour. Niveau assiduité, Wassim* est, lui, indétrônable. Sans emploi, il fait le trajet cinq fois par jour en voiture depuis trois ans.
Financer une mosquée cinq étoiles dans une région durement touchée par la crise, cela n’a rien d’évident. Les dons des fidèles ne suffisant pas, l’association qui gère le lieu s’est tournée vers le Maroc, qui a fourni cinq des huit millions d’euros nécessaires à sa construction. La Grande mosquée est désormais la propriété du royaume, qui l’administre via son ministère des Affaires islamiques.

“C’est grâce à Dieu, et un peu à Sarkozy, si les minarets sont acceptés en France.”
Larbi Marchiche
Recteur de la Grande mosquée de Saint-Etienne

Sa plus grande joie, c’est d’avoir obtenu l’autorisation d’élever un minaret. Autour d’un couscous, il évoque les nombreuses réunions qu’il a eues dans les années 2000 au ministère de l’Intérieur.
Ambassadrice du Maroc et de ses savoir-faire, la Grande mosquée se visite aussi facilement que le souk de Marrakech, sur simple rendez-vous. Aux dernières Journées du patrimoine, elle a attiré plus de 2 500 curieux. “Au début, les fidèles étaient un peu réticents, mais maintenant ils sont habitués”, explique Badr, jeune trésorier de l’association résidant en France depuis son regroupement familial.

“Si certains n’aiment pas notre discours, c’est comme ça”

Youssef Afif, un des deux imams de la mosquée, Marocain en attente d’une naturalisation, enseigne l’arabe et l’instruction islamique à quelques centaines d’écoliers de la ville. Il revendique une responsabilité sociale, à l’heure où “des jeunes perdus cherchent à se venger de la société”.
Sa chaire est aussi une tribune : “Lors du prêche, on s’adresse d’abord aux musulmans, mais on sait aussi que l’on touche les non-croyants, les médias, les politiques. Tout le monde nous écoute.” Mohammed Bah, le muezzin de la mosquée, originaire de Guinée-Conakry, se félicite quant à lui d’être “un dernier recours” pour certains parents.
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