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Le directeur de la rédaction de L’Express, Christophe Barbier, a été interpellé sur la couverture du hors-série “Juifs de France”. Extraits de sa réponse.
En effet, nous parlons dans ces pages des Français de confession juive, mais aussi d’habitants de la France qui n’étaient pas reconnus citoyens de plein droit du fait de leur religion, jusqu’en 1791, ainsi que des populations juives installées en Algérie et qui ont dû attendre le décret Crémieux de 1870 pour obtenir la citoyenneté française : c’est donc bien “Juifs de France” qu’il faut dire pour embrasser, et toute la période historique, et toutes les personnes concernées. […]

Enfin, nous voyons, à travers des articles aux dates parfois très éloignées les unes des autres, comment s’est développée la relation entre les Français juifs et Israël, nourrissant divers débats sur la double nationalité et, plus récents encore, sur l’alya. Etre français et israélien a un sens très fort pour de nombreux citoyens, sans que ces deux nationalités puissent toujours être, en leur esprit, hiérarchisées.

Ce double attachement est illustré sur la couverture de notre hors-série par la présence des deux drapeaux, français et israélien, et non d’un seul comme vous semblez le dire. La jeune fille au premier plan brandit un drapeau avec l’étoile de David et, juste derrière elle, un autre manifestant agite l’étendard tricolore. L’un derrière l’autre, l’autre derrière l’un, l’un à côté de l’autre: c’est bien là une image qui résume, depuis 1947, les relations passionnelles entre Israël et la France. Vous trouvez que cette photo évoque le ghetto, je considère qu’elle illustre la République. […]

L’Express

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