Màj du 9 février 2015 à 21 h 09 min
Le libraire lillois dans le magasin duquel des drapeaux similaires à celui du groupe EI avaient été découverts a été condamné par le tribunal correctionnel à un an de prison avec sursis et un an d’interdiction d’exercice d’activités commerciales pour apologie du terrorisme.
“C’est une condamnation qui peut paraître en deçà de ce que les juridictions ont l’habitude de prononcer pour des dossiers similaires, pour autant cela reste important”, a déclaré Me Charles Cogniot, l’avocat du prévenu, qui n’écartait pas l’éventualité d’interjeter appel.
Fin janvier, un automobiliste circulant sur une artère importante de Lille avait remarqué un drapeau noir dans la devanture de la librairie orientale El Azhar, et alerté la police.
A l’arrivée des fonctionnaires, le libraire avait dit: “personne ne peut me contrôler”. Quand les policiers lui avaient demandé de décliner son identité, il avait répondu : “je suis Ben Laden”, puis “les barbus vont vous vaincre, inch’Allah”. [..]
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Article du 17 janvier 2015 à 21 h 28 min
[…]Vendredi soir, la très animée rue des Postes à Lille est le théâtre d’une opération d’envergure. M’B.C, la soixantaine, quatre enfants, gérant de la librairie orientale El Azhar (230, rue des Postes) est embarqué manu militari et placé en garde à vue. Un voisin confirme les faits et s’interroge. « Il avait de drôles de drapeaux à la façade et tenait des propos très radicaux dans le quartier mais on ne le prenait pas vraiment au sérieux… »
L’homme, connu également à la mosquée de Lille-Sud, « où il aurait fait de brèves apparitions remarquées », n’aurait jamais caché ses sympathies pour l’application de la charia (loi islamique). « C’est quelqu’un qui n’a pas peur de dire ce qu’il pense. Il n’est pas vraiment dans le politiquement correct », livre l’une de ses connaissances. Des propos tenus de longue date et qui avaient déjà attiré l’attention des ex-renseignements généraux. D’origine marocaine, ce libraire a déjà été entendu à plusieurs reprises sans être sérieusement inquiété. « La loi de Dieu avant toutes les autres », disait-il.
Si M’B.C., était connu et repéré par les services de renseignement français, il l’était également par de nombreux habitants du quartier pour « sa pratique ultra-radicale de l’islam ». D’autres s’étonnent de sa garde à vue et font référence à son négoce qui semblait être un véritable capharnaüm. « On y venait aussi pour acheter des tenues traditionnelles (des niqabs également) et il n’était pas rare de le voir baisser les prix. Il était connu pour être généreux… » Des corans à 15 euros, des objets hétéroclites allant de livres spécialisés aux jouets éducatifs, à une… boule à neige sur La Mecque… La librairie El Azhar cultivait le dépaysement. « Il avait même un site en ligne. » Pas sûr que les enquêteurs s’arrêtent à ces détails de pacotille. Ce qui les intéresse, ce sont les liens présumés de ce sexagénaire avec des islamistes radicaux de la région ou établis en Syrie. De mesurer la part supposée d’apologie du terrorisme derrière les déclarations tonitruantes rapportées.
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