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En Belgique, le gouvernement de Charles Michel veut appliquer la déchéance de la nationalité aux terroristes condamnés, non seulement aux naturalisés mais aussi aux binationaux nés en Belgique. Dans l’opposition, les partis socialistes et écologistes contestent fermement ce projet. Ils dénoncent une mesure “inefficace, discriminatoire et stigmatisante”.
Inefficace: elle ne jouerait aucun rôle préventif dans le cadre du terrorisme. Discriminatoire: comme le droit international interdit de créer des apatrides, cette mesure ne s’appliquerait qu’à des Belges ayant déjà une autre nationalité. Stigmatisante: la Belgique créerait ainsi deux catégories de Belges et deux catégories de sanctions pour une même infraction.
Le débat a pris une allure passionnelle dont d’aucuns s’étonnent : la mesure ne vise que quelques terroristes dûment condamnés.

Il révèle aussi un malaise croissant autour de la double nationalité. Longtemps, celle-ci a été perçue comme une richesse et elle l’est dans de nombreux cas. Mais des conflits d’intérêts ou d’allégeance peuvent aussi survenir. On l’a vu dans le sport professionnel ou lors de la qualification de l’Algérie en huitièmes de finale de la Coupe du monde qui avait débouché en France sur de nombreux incidents.

Plus fondamentalement, les binationaux peuvent être avantagés de ce fait grâce, par exemple, à des dispositions différentes sur le mariage, le divorce ou l’héritage. Dans de nombreux pays, il n’existe pas d’impôts sur l’héritage et le fisc belge n’a pas accès aux informations sur les propriétés de ses ressortissants au Maroc ou en Turquie, là où les Belges «uninationaux» sont taxés sur leur résidence en France par exemple. C’est donc en réalité ceux qui n’ont qu’une patrie qui pourraient se sentir désavantagés voire discriminés.
Hors Union européenne, les binationaux belges sont surtout d’origine turque et marocaine. Les premiers sont obligés d’accomplir leur service militaire en Turquie. Malgré la possibilité de se libérer de cette obligation en payant 5 000 euros, ils doivent passer tout de même quelques jours sous les drapeaux et jurer fidélité à la Constitution turque.
La Belgique compte de nombreux élus binationaux turcs et marocains, y compris des ministres et parlementaires. Beaucoup pratiquent un communautarisme forcené, surtout en période électorale, où l’on voit apparaître des tracts entièrement rédigés en turc. Une grande partie des Turcs de Belgique sont proches de l’AKP, le parti de Recep Erdogan, le président de la Turquie. Des élus belgo-turcs sont ainsi devenus les champions du double discours. Le projet politique islamiste d’Erdogan est en contradiction avec la Constitution belge lorsqu’il déclare «qu’hommes et femmes ne peuvent être traités de la même façon parce que c’est contre la nature humaine». Le président a toujours encouragé l’intégration des Turcs en Europe, mais refuse catégoriquement leur assimilation qui serait «un crime contre l’humanité». […] Le Figaro

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