Tribune de Thomas Guénolé, politologue et enseignant à HEC dénonçant les stéréotypes sur les “jeunes des banlieues”.
Cette description correspond autant aux vrais jeunes des banlieues que le célèbre beauf à béret, avec baguette sous le bras, accordéon et litron de rouge, est représentatif du Français moyen. Problème : depuis les attentats de janvier, ce stéréotype s’est encore renforcé.
Le «jeune-de-banlieue», c’est l’ogre des temps modernes. Arabe mal rasé de 15-35 ans vêtu d’un survêtement à capuche, il se promène avec un cocktail Molotov dans une main et une kalachnikov dans l’autre. Il fume du shit dans les cages d’ascenseur, il brûle des voitures ; il gagne sa vie grâce à des trafics de toutes sortes et en fraudant les allocations sociales. Sa sexualité consiste à violer les filles en bande dans des caves ; sa spiritualité, à écouter les prêches djihadistes de l’«islam-des-banlieues», dans des caves également. Il hait la France, l’ordre, le drapeau, et bien sûr, il déteste les Français (comprendre : «les Blancs»). Il aime le jihad et l’islamisme. Son rêve : partir en Syrie se battre aux côtés d’Al Qaïda, pour ensuite revenir en France commettre des attentats. Il ne serait donc pas étonnant que bientôt les parents disent à leurs enfants : «si tu n’es pas sage, le jeune-de-banlieue viendra te chercher». […]
Face à cette réalité composite, en plus d’être raciste et islamophobe, le stéréotype du «jeune-de-banlieue» est surtout parfaitement idiot. C’est du même niveau intellectuel que «les blondes sont bêtes» ou «les Chinois sont fourbes». Il est donc temps de formuler une requête très simple et très précise aux personnalités politiques, aux «intellectuels» et aux éditorialistes qui propagent ce stéréotype stupide : pourriez-vous arrêter de raconter n’importe quoi sur les jeunes de banlieue ?
Merci à quidam