Celui qui – en état d’ébriété et en excès de vitesse – a ôté la vie d’un piéton dit qu’il n’était pas au volant de sa Renault Clio et pourrait s’en tirer si aucun témoin ne se manifeste pour dire la vérité…
Un accident mortel s’est produit ce lundi 16 février au carrefour formé par la chaussée de Mons et la rue Raphaël à Anderlecht.
Il était 19 h 48 lorsqu’une Renault Clio, circulant à vive allure en direction de la Porte d’Anderlecht – à plus d’une centaine de km/h selon l’estimation des témoins que nous avons rencontrés – a percuté un piéton qui traversait sur un passage pour piétons (sans feux de signalisation) et avait donc priorité en tant qu’usager faible de la route.
La victime a été propulsée à plus d’une dizaine de mètres et n’a pas survécu au choc.
La Renault Clio a terminé sa course folle dans deux véhicules en stationnement et trois occupants en sont sortis, quasi indemnes.
Plusieurs témoins ont assisté à la scène et l’alerte a pu être donnée en temps réel mais lorsqu’une patrouille de police locale est arrivée à 20 h 24, deux ambulances étaient déjà passées sur place. L’une avait emmené le piéton, 35 ans, en état de mort cérébrale; l’autre, le propriétaire de la Renault Clio, 28 ans, blessé au bras.
Interrogé à l’hôpital aux alentours de minuit alors qu’il empestait toujours – comme n’ont pas manqué de le noter les intervenants – l’alcool, le propriétaire de la Renault Clio, Walid, donnera en substance la version suivante : “J’étais passager sur la banquette arrière. Ce n’était pas moi au volant mais l’un des deux Parisiens que j’avais rencontrés un peu plus tôt dans la journée et dont je ne pourrais pas vous donner les identités exactes si ce n’est qu’ils se prénomment Mustapha et Ahmet. Ils ont pris la fuite avant l’arrivée des secours. Comme j’avais bu, ils avaient proposé de me raccompagner avec mon véhicule…”
Et Walid de préciser dans sa déclaration : “J’avais vu qu’une personne traversait sur le passage pour piéton et, puis, j’ai entendu un grand bruit et j’ai senti que la voiture partait dans tous les sens (sic) “…
Une phrase lourde de conséquences dans l’éventualité où l’on parviendrait à prouver que c’était bien lui au volant et non pas l’un de ses deux copains comme il le prétend pour le moment.
Et pour cause : même si aucune caméra de surveillance n’a filmé l’accident, même si le seul et unique témoignage recueilli par les policiers ne permet pas de savoir si c’était Walid ou l’un de ses copains au volant et… même si l’enquête de voisinage n’a rien donné malgré la présence de multiples témoins sur place, la version de Walid pourrait bien ne plus tenir la route longtemps !
La DH a enquêté et se doit en effet de révéler les éléments suivants recueillis auprès de multiples témoins de l’accident mais sous couvert de l’anonymat par peur des représailles : les copains de Walid auraient bien pris la fuite mais ne seraient pas allés très loin; ils seraient restés dans les parages pour faire pression sur les multiples témoins afin d’éviter qu’ils ne “balancent” quoi que ce soit aux policiers.
Autrement dit : Walid était bien au volant et il est plus que probablement en mesure de fournir l’identité de ses deux copains, les Parisiens, lui qui ne portait pas sa ceinture et a eu la vie sauve grâce à son airbag.
Ni la police locale de la zone Bruxelles Midi ni le parquet de Bruxelles n’a été en mesure de nous dire ce qu’il est advenu de Walid. On ignore s’il a été placé ou non sous mandat d’arrêt par un juge d’instruction.
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Merci à ClairDeLune