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L’ancien président de la Géorgie, recherché par la justice de son pays, a officiellement été nommé conseiller du président de l’Ukraine, Petro Porochenko. Il occupera également le poste de chef du Conseil consultatif international pour les réformes de l’Ukraine. A Tbilissi, on rit jaune.

Par Alda Engoian

Le 13 février, le président ukrainien Petro Porochenko a officiellement nommé l’ex-président géorgien Mikheïl Saakachvili aux postes

de conseiller du président et de chef du nouveau Conseil consultatif international pour les réformes.

L’intéressé a affirmé qu’il se chargerait également de la coordination de la fourniture d’armements à Kiev.

L’objectif de cette nomination est, selon les propos de Porochenko cités par le journal moscovite en ligne Vzgliad, “d’utiliser au mieux les connaissances, l’expérience et le savoir-faire de Mikheïl Saakachvili”.

De quoi susciter à nouveau le mécontentement de Tbilissi, où l’ex-président, vivant actuellement en exil entre l’Ukraine et les États-Unis, est poursuivi par la justice sous quatre chefs d’accusation.

Kiev a déjà nommé plusieurs anciens membres du gouvernement de Saakachvili, dont certains recherchés par Tbilissi via Interpol, à des postes à responsabilité en Ukraine.

“Triste nouvelle que cette nomination de Saakachvili recherché par le parquet général de Géorgie”, a réagi Bidzina Ivanichvili, ancien Premier ministre et éminence grise de l’actuel gouvernement géorgien, cité par Civil Georgia. Mais “pas tragique”, a-t-il ajouté.

“Si Saakachvili a réussi à s’enfuir de Géorgie, il ne parviendra pas à s’enfuir d’Ukraine.”

Une nomination “pas dirigée contre la Géorgie”
L’ambassadeur d’Ukraine à Tbilissi a dû s’expliquer au ministère des Affaires étrangères. Il a affirmé que cette nomination n’était “pas dirigée contre la Géorgie”, et que cela ne créerait “pas d’obstacles aux relations bilatérales“. Il a ajouté par ailleurs qu’elle servait “les intérêts nationaux de l’Ukraine”.
On rit jaune en Géorgie, pays asphyxié économiquement, vidé de la moitié de sa population, qui a massivement émigré, et amputé de fait de ses deux provinces séparatistes (Abkhazie et Ossétie du Sud) reconnues par Moscou en 2008.
“Si les Ukrainiens subissent une pénurie d’effectifs, qu’ils embauchent des Géorgiens, mais qu’ils ne le regrettent pas après !” met en garde l’écrivain géorgien Vassil Maglaperidze, dans Vzgliad.

“Mais où sont les nationalistes ukrainiens et les Ukrainiens ethniques, pourquoi les maintient-on à des kilomètres de la gouvernance de l’Ukraine ‘indépendante’ ?”

s’étonne l’hebdomadaire géorgien Sakartvelo da Msoplio.

“L’unique droit que les Ukrainiens ont obtenu, c’est de s’entre-tuer dans une guerre civile”,

conclut le titre.

Le 17 février, le parquet général de Géorgie a adressé une lettre officielle au parquet général d’Ukraine, exigeant l’extradition de Mikheïl Saakachvili, rapporte le portail d’information russophone sur le Caucase Vestnik Kavkaza.

Courrier International

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