[NDLR] Valéry Giscard d’Estaing déclarait en 2011 : “L’Europe sans la Grèce c’est comme un enfant sans certificat de naissance”
«L’entrée de la Grèce dans l’euro en 2001 fut une erreur évidente, j’étais contre à l’époque et je l’ai dit», rappelle VGE. «Il faut donc envisager ce scénario très calmement, à froid, dans l’intérêt de la Grèce elle-même. Il est absurde de dire qu’il s’agirait d’un échec de l’Europe. D’ailleurs, ces jours derniers, la cote de l’euro est remontée», ajoute l’ancien chef de l’État.
Selon l’ex-président de la République, la situation pourrait même être encore plus grave qu’aujourd’hui en cas de maintien d’Athènes dans la zone euro. Pour ce dernier, cette sortie de la zone euro ne remettrait pas en question l’appartenance de la Grèce à l’Union européenne.
« La Grèce a toute sa place dans l’Union européenne. En quittant l’usage de l’euro, elle ne ferait que rejoindre des pays comme le Royaume-Uni, la Suède, la République tchèque etc. qui ne l’ont pas adopté. Mieux : cette sortie lui permettrait de préparer un éventuel retour, plus tard. C’est ce que j’appellerais une «friendly exit», une sortie dans un esprit amical», affirme Valéry Giscard d’Estaing.
Un accord à trouver d’urgence
Pour l’ex-président français, cette sortie de l’euro de la Grèce doit pouvoir se faire, même si Athènes s’y oppose : «On nous dit que les Grecs ne souhaitent pas quitter l’euro et que le nouveau gouvernement a écarté cette hypothèse pendant la campagne électorale. Certes. Mais ce n’est pas la première fois que des dirigeants se font élire avec un programme inapplicable qu’ils proposent à l’opinion».
Et VGE d’envoyer une pique à l’adresse de François Hollande et Manuel Valls. «C’est même chose courante : voyez ce qu’est devenue la promesse du gouvernement français de faire baisser le chômage…»
Sans accord avec les autres pays de la zone euro, la Grèce se priverait de 240 milliards d’euros de prêts indispensables pour éviter la faillite. Des prêts dont l’offre expire le 28 février. Le temps presse pour la Grèce à qui l’Union européenne a donné jusqu’à la fin de la semaine pour accepter ses conditions. Dans la cas contraire, la proposition de VGE pourrait peut-être se poser sérieusement.
Le Parisien