Addendum du 25/02/2015 :
“Difficile d’accuser nos lecteurs de racisme.” Télérama assure, mercredi 25 février, que seuls trois de ses 500 000 abonnés ont renoncé à recevoir l’hebdomadaire après une couverture et un entretien consacré au musicien Abd Al Malik, pour le numéro de cette semaine. Invité du “Grand Journal”, sur Canal+, lundi, l’artiste avait adressé un message à la directrice éditoriale du magazine.
Dans la foulée, Télérama avait corrigé cette déclaration sur Twitter. Le magazine confirmait déjà “quelques désabonnements”, “mais surtout liés [aux] propos” d’Abd Al Malik plutôt qu’à sa simple présence en couverture. Le site Arrêt sur images évoque plus particulièrement un extrait de l’entretien, dans lequel l’artiste évoque les récents attentats en France.
“Jadis, il a été possible de faire des blagues sur les chambres à gaz ; aujourd’hui, avec la montée de l’antisémitisme, ce n’est plus acceptable, et Dieudonné est à juste titre poursuivi, expliquait-il. Pour moi, dans le contexte actuel de pression extrême sur les musulmans, dans ce climat de surenchère médiatique autour de l’islam, Charlie Hebdo a fait preuve d’irresponsabilité en multipliant ces caricatures.
Un point de vue qui aurait donc suscité la désapprobation de quelques lecteurs.
Télérama
“Je sais de source sûre qu’il y a des gens qui se sont désabonnés de Télérama parce qu’il y avait un noir en couverture”, a affirmé Abd al Malik sur le plateau du Grand Journal lundi soir.
Invité aux côtés d’Edouard Baer pour discuter de la cérémonie des César et de son nouveau livre, “Place de la République, pour une spiritualité laïque”, Abd al Malik a dénoncé sur Canal+ l’attitude raciste de certains lecteurs de Télérama, relate le site de Pure Médias ce mardi.
“Toute cette semaine, j’ai fait la Une de Télérama. Et je voulais rendre hommage à Fabienne Pascaud (la directrice de la rédaction du magazine, ndlr), parce que je sais de source sûre qu’il y a des gens qui se sont désabonnés de Télérama parce qu’il y avait un noir en couverture.”
“Et ça, c’est important de le dire. On vit à une époque dangereuse”, a ajouté l’artiste, qui espère que la situation va s’améliorer: “Je suis heureux d’avoir été aux César parce que, symboliquement, me voir de cette manière-là, ça permet d’ouvrir les esprits. J’espère en tout cas… Pas assez suffisamment parce qu’il y a des gens qui se sont désabonnés. Mais j’espère qu’en lisant le livre, ils vont se ré-abonner.”
Sur Twitter, le magazine Télérama a tenu à préciser: “Notre couverture Abd al Malik a bien suscité quelques désabonnements, mais surtout liés à ses propos.” Vous pouvez lire l’interview d’Abd al Malik à cette adresse. Le rappeur et écrivain explique notamment qu’il a eu la chance de connaître des enseignants qui ont cru en lui alors qu’il se sentait abandonné par la République.
7sur7.be
