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Tandis que les réfugiés sunnites chassés par les frappes et les combats affluent des régions dominées par les djihadistes et livrent de nouveaux récits sur la terreur mise en place par le califat autoproclamé, arrivent de Mossoul des nouvelles d’une autre guerre, celle que l’EI mène à la culture.
Le 31 janvier, l’agence Associated Press (AP) rapportait les témoignages anonymes d’habitants de la deuxième ville irakienne, devenue capitale de l’EI en juin 2014, selon lesquels les djihadistes auraient expurgé, courant janvier, le fonds de la bibliothèque centrale et de la bibliothèque de l’université de Mossoul de volumes jugés non conformes à l’islam pour en brûler publiquement une partie. Epargnant les ouvrages de théologie islamique considérés comme conformes à leur interprétation de la religion, les djihadistes auraient visé en particulier les livres de philosophie, de sciences et de poésie ainsi que, d’après AP, les albums pour enfants, également jugés subversifs. […] «Il n’est plus autorisé de vendre autre chose que des ouvrages islamiques, et encore, uniquement ceux qui correspondent à leur vision de l’islam», explique Dara Sinjari, professeur de l’université de Mossoul, aujourd’hui réfugié au Kurdistan irakien, qui parvient à entretenir un contact téléphonique régulier avec ses collègues restés sur place malgré les difficultés de communication. […]

L’horreur n’a aucune limite pour les jihadistes. Le recrutement de fantassins pour l’Organisation État islamique commence dès le plus jeune âge avec des entraînements forcés. Futurs combattants et kamikazes, ces enfants sont des victimes et utilisés contre leur gré pour commettre des massacres et faire d’autres victimes innocentes. […] Le destin des ouvrages précieux conservés à la bibliothèque centrale de Mossoul, dont les manuscrits les plus anciens issus des archives des grandes familles de la ville datent du XIIIe siècle, reste quant à lui très incertain. S’ils ne sont sans doute pas dépourvus de valeur marchande, il reste difficile d’établir formellement le degré de participation des nouveaux maîtres de Mossoul au trafic international d’antiquités qui menace l’immense patrimoine archéologique irakien depuis 2003 et le basculement du pays dans le chaos.
Livrée à une violence endémique depuis l’occupation américaine de l’Irak puis conquise par les djihadistes en juin 2014, Mossoul n’en finit pas de tomber. […] Le Monde

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