Un rapport confidentiel remet en cause l’enseignement des langues et cultures d’origine dispensé en primaire. Certains cours s’apparenteraient à des “catéchismes islamiques”.
Les auteurs se sont en effet étonnés du contenu du guide de l’enseignant édité en 2010 par le ministère de l’Éducation turc et en usage auprès de certains enseignants de langue et culture d’origine. “Ainsi le chapitre V de cet ouvrage intitulé “Foi, islam et morale” insiste sur l’importance de croire en Allah, un des principes de la foi, et sur la nécessaire acquisition par les élèves d’une bonne connaissance de la vie du prophète Mahomet dont l’importance doit être mise en valeur.” Assez loin de la laïcité, française ou turque.
L’école française doit reprendre en main l’enseignement des langues étrangères! C’est la conclusion sans appel de la dernière étude du Haut Conseil à l’intégration (HCI). Le document de 17 pages que le JDD a pu consulter a été remis aux services du Premier ministre au deuxième semestre 2013. Il vient compléter les travaux du groupe de travail sur “Les défis de l’intégration à l’école”. L’étude, restée totalement confidentielle, s’intéresse à un dispositif ancien, celui des enseignements de langue et culture d’origine (Elco). Il concerne 92.500 élèves dont 87.000 dans le primaire, selon les derniers chiffres du ministère de l’Éducation nationale. Une population scolaire en progression de 16 % au cours des cinq dernières années, selon l’enquête du HCI, notamment en arabe (57.145) et turc (16.555).
Ces cours de langue et de culture étrangères sont dispensés aux enfants dont l’un des deux parents au moins est né dans le pays d’origine. Dans la grande majorité des cas, cet apprentissage s’effectue en dehors du temps scolaire mais à l’intérieur de l’école et sous son contrôle. Il est confié à des ressortissants étrangers placés sous l’autorité de l’académie mais payés et formés par leurs ambassades.
Cette semaine, à Fréjus (Var), le maire Front national, David Rachline s’est déclaré hostile à la mise en place de cours d’arabe dans une école primaire de sa ville pour les enfants issus de l’immigration. Une initiative qu’il estime contraire aux valeurs républicaines. La députée FN du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen a, quant à elle, posé une question sur le sujet à la ministre de l’Éducation nationale le 3 février.
Le JDD