Derrière le sourire de Tahar Belhadj, président de la Fédération régionale de la Mosquée de Paris pour l’Alsace et la Franche-Comté, mais aussi porte-parole de la mosquée Es Sunna de Besançon, se cache une profonde blessure. Celle d’un homme et d’une communauté musulmane choqués par un courrier injurieux, anti-islamique puisque s’attaquant au prophète Mahomet, adressé par la poste aux mosquées de Pontarlier et de Besançon il y a quelques jours à peine. « Nous sommes les victimes de la haine des extrémistes de tout bord, qu’ils soient anti-islam ou terroristes fanatiques, depuis 2014 », constate Tahar Belhadj avec philosophie, mais aussi amertume.
« Cette malveillance a triplé en une année. La mosquée de Pontarlier a subi les tags nazis et la tête de cochon. A Besançon, la tranquillité était relative jusqu’à ce courrier, écrit par une personne en apparence intelligente d’esprit mais dénuée de cœur. Traiter le prophète de ‘’mégalomane’’ et de ‘’malade mental’’ est inexcusable, surtout de la part d’un individu instruit, comme il semble l’être. »
Les plaintes des deux mosquées ont été déposées lundi dernier. C’est la réponse d’une communauté qui ne veut pas se laisser faire et qui reste dans la légalité, sans chercher à se venger ou à manifester avec violence dans la rue. « Tous ces fanatiques ne nous détourneront pas de nos projets », poursuit Tahar Belhadj.
« Nous vivons dans la fraternité avec les autres confessions religieuses du Grand-Est. Le dialogue est notre arme. Il faut que nos concitoyens parlent, parce que se taire n’est pas une solution. Le silence, c’est la mort. » […] Tahar Belhadj reste optimiste et renouvelle sa confiance en la laïcité « qui nous donne la liberté de conscience et de culte. La République française veille sur nous tous et saura nous protéger. Ainsi, nous conserverons notre courage et notre espoir pour fonder un meilleur avenir. »
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