Il y a 24 mois, Gradur était inconnu au bataillon. Né en 1990, il grandit dans le Nord-Pas-De-Calais, fait des études puis s’engage à l’armée. Suite à un accident qui lui brise la jambe droite, Gradur reste chez lui et fait du rap pour ne pas sombrer dans la déprime. Un morceau, puis deux, puis trois. Une vidéo, puis deux, puis trois. Et Booba partage un de ses freestyles. La machine s’emballe, 1 million, puis 2 millions, puis 10. Gradur offre ensuite une mixtape gratuite, et annonce dans la foulée la sortie de son premier album : « L’Homme Au Bob ».
Pour comprendre le succès de Gradur, nous nous sommes rendus chez lui à Lille, où il dédicaçait son album dans la boutique Foot Korner. Sur place : plus de 1000 personnes, une foule qui ne cessait de croître et une population hétéroclite : des jeunes, des vieux, des ados, des enfants et des parents. À l’instar de Jul à Marseille, Gradur représente le 59 en s’étant affranchi des traditionnels codes du rap. S’il est le premier à se revendiquer comme un artiste qui joue sur l’énergie avant les textes et son public, chaleureux et touchant, est bel et bien derrière lui.