L e sourire comme carte de visite, l’artisan nîmois joue l’ouverture en se posant là où on ne l’attendait pas dans le quartier de La Placette.
L’ouverture d’un nouveau commerce ne passe jamais inaperçue à La Placette. Encore moins quand il s’agit d’une boucherie halal, dans ce quartier marqué par l’identité gitane. […] “J’ai ouvert le 20 février. Tout n’est pas terminé. Il faut encore que je fasse l’enseigne du magasin !”, s’excuse, tout sourire, le nouveau venu. D’un abord bienveillant et pas du genre à se poser mille questions sur son intégration dans ce patelin urbain.
“C’est justement le côté cosmopolite de La Placette qui m’a plu. En quinze jours, j’ai déjà servi des Arabes, des Gitans, des Portugais, des Turcs. Les clients viennent d’à côté, comme de l’avenue Jean-Jaurès ou de la rue Porte-de-France”. […]
“Je tente ma chance à La Placette comme mon père l’a fait au Chemin-bas il y a vingt ans. Il m’a d’ailleurs encouragé dans mon projet d’installation.” Formé lui aussi dans la boutique paternelle, le frère de Mohamed El Bouhaddouti travaille à ses côtés dans le magasin qui propose des viandes de race Aubrac ou Limousine, des spécialités de cuisses de poulet farcies et viandes en marinade, ainsi que de la petite alimentation et des produits orientaux.
À plus long terme, si le volume des affaires le permet, le boucher envisage d’embaucher un ou deux employés. Ce coup de cœur pour La Placette, c’est donc du sérieux. Le père de famille nourrit des projets à long terme dans son quartier d’adoption. “En plus, je suis fan de flamenco, j’adore les danses gitanes !” Une chance : il aura le son des guitares et des voix éraillées devant sa porte, à chaque feria.