Extraits d’un article publié sur le blog Chemin du Nord, “La Norvège racontée par une guide touristique, également au bureau exécutif des Verts norvégiens”.
Il y a tout juste un mois, nous apprenions avec effroi la nouvelle des attentats de Copenhague.
Lars Vilks, artiste suédois et cible de ces attentats, déclarait au quotidien norvégien Bergens Tidende le 25 février 2015 que « de nombreuses personnes dans l’espace nordique sont des partisans de la liberté d’expression mais… »
L’écrivain norvégien Roy Jacobsen, membre du Parti travailliste, s’est récemment dit déçu par son parti, qui n’a pas soutenu ouvertement la liberté d’expression après les attentats de Charlie Hebdo. Le leader du parti avait notamment déclaré qu’il ne voulait pas « dire qu’il est important de se battre pour le droit au blasphème ». […]
« Historiquement, c’est la gauche qui défendait la critique des religions en Norvège, contre le christianisme qui était la religion dominante.Beaucoup à gauche adoucissent aujourd’hui leur critique de la religion concernant l’islam parce qu’on a l’impression qu’on critique alors les personnes, qui sont une minorité, et ça ne convient pas au schéma établi. Le christianisme était le pouvoir, et l’islam est une minorité.»
Nous avons rencontré Bard Vegar Solhjell du Parti socialiste de gauche (SV), ancien ministre de l’Environnement (2012-2013) et de l’Education (2007-2009), aujourd’hui élu au parlement. Comme plusieurs personnalités, il a changé d’avis depuis l’affaire des caricatures de Mahomet en 2005 et soutient désormais la publication de caricatures, défend le blasphème et la critique des religions.[…]
Vilks disait craindre davantage d’autocensure dans les médias après l’attentat de Charlie Hebdo. Les pays scandinaves sont encore en tête du dernier classement de la liberté de la presse de Reporters sans frontières.
Mais comment mesure-t-on l’autocensure ?